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Dossier de la Rédaction

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« Tabataba » secoue Douala

La pièce jouée par la compagnie Macabane montre une histoire singulière entre frère et sœur.


« Je t’ai laissé me toucher pour que tu ne sois pas trop surpris la première fois ». Maïmouna s’adresse à son cadet, "Petit Abou" qu’elle l’appelle. Elle lui a servi de champ d’expérimentation sexuelle à l’époque. Aujourd’hui, elle veut qu’il soit un homme. Dans l’entendement de son univers : Sortir, se saouler la gueule, courir le jupon. Aujourd’hui, elle tente même encore quelques tours de séduction pour qu’il cesse de s’intéresser à sa vieille moto, sa « machine ». Plus qu’une fratrie, c’est un couple qui n’a pas laissé le public de l’institut français de Douala indifférent le 27 mars 2015. Cette date-là était célébration de la journée mondiale du théâtre, c’était aussi le baptême du feu du jeune Camerounais Frédéric Djomga à la mise en scène.

Et pour son coup d’essai, il n’a pas choisi le texte le plus facile : « Tabataba », une pièce de l’auteur dramatique français Bernard-Marie Koltès, écrite en 1986, trois ans avant sa mort. Le sujet, plus qu’une histoire incestueuse qui a laissé un malaise chez certains spectateurs, est centré sur la peur de l’inconnu, la peur de grandir, de quitter un environnement familier, sécurisé, pour affronter le tumulte extérieur. Abou préfère bricoler son engin et se couper du monde peu reluisant qui l’entoure. Et sa sœur, tout aussi renfermée que lui, essaie d’exorciser ses propres peurs en le poussant à la normalité de « Tabataba » : débauche et compagnie, dans un décor qui reflète bien ce joyeux bordel.

On ne dira pas que c’est un coup de maître de la part de Djomga. Les comédiens auraient bien besoin de maitriser leur expression corporelle jusqu’au plus extrême du sentiment et dans les ondulations de la voix. Les silences ont souvent été un peu longs entre les bribes de ce double monologue croisé et la musique, bien qu’en live, a du mal à les combler. Mais pour une première mise en scène, Frédéric Djomga livre une belle pièce qui ne demande qu’à être améliorée.



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