Léon Noah Manga, spécialiste du secteur du travail, revient avec un nouvel ouvrage sur les femmes dans le milieu professionnel.
Le cliché est fort mais en voie d’extinction. Une femme passant l’aspirateur d’une main, tenant la poussette du bébé de l’autre tout en jetant un œil sur ses casseroles. En fond, son mari insouciant, lisant un immense journal. Alors qu’il y a encore 50 ans, cette idée était répandue même dans les sociétés les plus modernes, aujourd’hui, elle n’est rien d’autre qu’une caricature. Car actuellement, les femmes représentent plus de 40% de la population active mondiale. Leur arrivée massive dans le secteur professionnel intéresse Léon Noah Manga, spécialiste des questions de travail. Il publie aux Editions CLE, « Femme et travail : la fin des discriminations ? ».
Dans cet ouvrage de 244 pages, l’auteur se penche sur ce qui fait de la présence de la femme dans ce milieu, une particularité. Dans sa position d’« être le plus faible », ainsi que certains préfèrent la voir, la travailleuse est la proie de nombreux préjugés. Et pour lui donner des armes, Léon Noah Manga déroule une série de textes juridiques garantissant ses droits. Outre la déclaration universelle des droits de l’Homme, il énumère des textes de l’Organisation internationale du travail, desquels découlent les instruments généraux de promotion de l’égalité des sexes. Sur le plan national, l’auteur évoque le code du travail comme outil de protection des femmes. Il désigne également les ministères en charge du Travail et de la Sécurité sociale, de la Promotion de la Femme et de la Famille, comme remparts pour ces dames en cas de déboires ou toutes sortes de discriminations professionnelles.
L’auteur, après avoir révélé les axes de défense, décortique les formes marquantes de discrimination. Si le poids des charges familiales et le harcèlement sexuel reviennent souvent dans les débats, Léon Noah Manga sort un terme mystère : « le plafond de verre ». Sa définition est tout aussi simple : zéro promotion pour une catégorie de travailleurs. Les intéressées, pour accéder à des postes de responsabilité, franchissent nombre d’obstacles. L’auteur touche même des niveaux récurrents où le phénomène est observé plus qu’ailleurs, ceci chiffres à l’appui. Il mentionne la politique, les postes de décision et de commandement. Cette situation misogyne serait, selon lui, la résultante d’une organisation patriarcale de la société, qui occasionne des préjugés sexistes défavorables à l’épanouissement des femmes au travail. Le non-respect des droits inscrits dans la loi encourage tout aussi ces pratiques discriminatoires. Léon Noah Manga, appuyé par le Pr. Valentin Nga Ndongo pour la préface et le Pr. Lucien Ayissi pour la postface, ouvre une brèche dans cet univers si particulier du travail au féminin.
