Tandis que beaucoup d’observateurs n’y croyaient plus, les nouvelles négociations sur le programme nucléaire iranien ont débouché, jeudi dernier à Lausanne en Suisse, sur un accord de base.
Même si des écueils persistent avant la signature de l’accord complet le 30 juin prochain, la signature de l’accord de base marque à la fois un pas supplémentaire et un important compromis dans la relance des pourparlers liés à l’épineux dossier du contrôle de la filière nucléaire iranienne. Ce n’est pas un hasard si ce compromis a été obtenu dans la nuit de mercredi à jeudi dernier après 9 heures d’échanges ininterrompus et à la suite des tractations qui durent depuis de longues années.
En échange de la levée des sanctions qui frappent Téhéran, l’Iran et la partie composée des émissaires internationaux ont pris des engagements concrets. L’accord détaille ce que pourront produire et ne plus produire les centrales nucléaires iraniennes pour décourager notamment toute propension vers les armes et privilégier un programme nucléaire civil. L’Iran se débarrassera des deux tiers de ses stocks de combustible enrichi en les vendant sur le marché international ou en les diluant. L’uranium que pourra continuer d’enrichir la centrale nucléaire de Natanz sera limité à un taux de 3,6 %. Pour les spécialistes des questions nucléaires, ce taux est suffisant pour s’assurer que l’Iran n’a plus la possibilité de développer une bombe atomique dans un délai d’un an. Il est évident que les sanctions américaines et européennes seront levées dès la mise en œuvre de l’accord sous la surveillance renforcée des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique(AIEA). Les sanctions de l’Organisation des Nations unies(ONU) qui pèsent également sur l’Iran seront, pour leur part, progressivement annulées.
Une étape incontestablement positive a certainement été franchie avec la signature de l’accord de base. Encore faut-il parvenir à un accord définitif d’ici le 30 juin prochain. Autant l’Iran tient à la levée des sanctions qui affaiblissent son économie, autant les émissaires internationaux se soucient du respect des engagements pris à Lausanne par ce pays. Il revient, dès lors, à chaque partie de tenir parole pour qu’aucun camp ne soit plus victime des promesses non tenues. De sorte que l’accord tant attendu soit enfin signé et que les relations, naguère gelées entre les différents pays concernés par cet accord, soient véritablement décrispées.