Plusieurs directions névralgiques de la Communauté urbaine détruites par les flammes.
« La ville de Douala est frappée. Le cœur de Douala est touché, tout est paralysé. » Ces propos d’un responsable de la Communauté urbaine de Douala (Cud) résument à eux seuls la tragédie dans laquelle la capitale économique est plongée depuis la nuit de lundi à mardi dernier. Alors que les populations avaient repris le travail au sortir d’un week-end pascal arrosé, les activités dans la ville ne présageaient alors rien de ce que les témoins ont vécu. C’est à 23 h lundi que l’alerte est donnée. La Communauté urbaine brûle. Le téléphone ne cesse de sonner, mettant progressivement la puce à l’oreille.
Alors que les services publics ont déjà fermé et que Bonanjo, le quartier administratif, jouit du calme de la nuit, une torche géante se dessine sur la façade principale de l’Hôtel de ville. Panique chez les voisins. Chacun tente de mettre à l’abri ce qui peut l’être. Les sirènes des sapeurs-pompiers hurlent. Les soldats du feu venus de diverses unités de la ville accourent pour stopper les flammes. Même l’absence d’une bouche d’incendie aux alentours de l’Hôtel de ville ne douchera pas leur enthousiasme. La bouche d’incendie trouvée, les trombes d’eau sont projetées sur les murs déjà léchés par les flammes sous le regard impuissant du délégué du gouvernement et de ses principaux collaborateurs. Un cordon de sécurité est mis en place pour éviter le pire.
Le gouverneur de la région du Littoral, informé de la gravité de la situation, descend aussitôt sur le terrain. Avant de regagner sa résidence, il aura eu le temps de constater que les dégâts sont énormes. Joseph Beti Assomo déclare cependant que les populations peuvent garder espoir. Les documents informatiques ayant pu être sauvegardés à divers endroits. Une attitude qui permet de s’attarder sur les conséquences de cet autre incendie sur le fonctionnement de cette grande institution.
Hier, la zone était isolée de la circulation. Les sapeurs pompiers continuaient à faire le grand ménage. Mais, l’Hôtel de ville avait changé de visage. Les flammes en furie ont été sans pitié pour certains services névralgiques. Un responsable de la Cud rencontré hier sur le site par CT affirme que la direction des ressources humaines et de la logistique, la direction des affaires financières, tout le centre informatique avec tous les serveurs, le centre d’information et de la documentation, une partie de l’inspection générale et le cabinet du secrétaire général ont été entièrement consumés par les flammes. De même, une partie du cabinet du délégué du gouvernement (Division de l’information et la communication) et la direction des travaux du conseil de communauté ont été détruits par le feu. Le cabinet du délégué et les bureaux des adjoints ont été épargnés, même s’ils sont inutilisables du fait de la présence de l’eau.
L’incendie aura de graves conséquences sur le fonctionnement de la Cud. Les mandats de paiement et autres états financiers ont été brûlés. Les dossiers de demande de permis de construire aussi. Il reste cependant que pour parer au plus pressé, la ville sera obligée de louer des bureaux. Les spécialistes font état de ce que la réhabilitation du bâtiment de trois niveaux ravagé par le feu va nécessiter au moins un an.
Les services situés hors du bâtiment principal sont cependant épargnés. Il en est ainsi des annexes logés à la salle des fêtes d’Akwa (direction des Etudes, de la Planification et des Infrastructures), de la direction de l’Entretien et de la Maintenance à Youpwe et de la direction de la Police municipale. La Recette municipale, la comptabilité-matières et le contrôle financier spécialisé n’ont pas également été détruits. Cet incendie survient alors que la Communauté urbaine de Douala est en train de terminer les travaux de gros œuvre d’immeuble R+8 à la base voirie à Bonanjo. On parle aussi des études de construction d’un nouvel Hôtel de Ville qui sont bouclées. Il devrait être construit non loin du vestige attaqué par les flammes lundi dernier.
