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Dossier de la Rédaction

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Au-delà des subterfuges

Saison après saison et d’une compétition à une autre, le phénomène de l’improvisation dans la gestion des sélections nationales de football est assez répétitif et préoccupant pour être rangé au rayon des « impondérables ». Quelques bévues enregistrées au cours des derniers mois en disent assez sur le degré de pourrissement d’une situation qui a déjà largement dépassé la côte d’alerte. On était habitué jusqu’ici à l’arrivée tardive de nos footballeurs aux grands rendez-vous internationaux, quand ce n’étaient pas les mouvements d’humeur des joueurs dans la tanière et en dehors ou de la guéguerre permanente entre les différentes structures chargées de l’encadrement administratif et technique. Ces derniers jours, sont venus s’ajouter quelques faits insolites comme l’abandon à l’aéroport de Harare au Zimbabwe du jeune Olivier Simo Kingué de la sélection nationale espoirs, après le match aller des éliminatoires des Jeux africains 2015. Quelques jours plus tôt, le même joueur et ses coéquipiers d’infortune auraient passé des nuits à la belle étoile. Sur le petit écran, on a vu certains en train de laver et sécher leurs maillots en plein air. En route pour la qualification aux Jeux africains 2015, l’équipe nationale de football dames ne baigne pas dans la sérénité. Selon certaines sources, les Lionnes seraient interdites d’accès au centre d’entrainement de la CAF de Mbankomo pour défaut de paiement d’arriérés. Par ailleurs, leur programme de préparation pour la prochaine Coupe du monde féminine bute encore sur des nombreux obstacles administratifs. Comme si cela ne suffisait pas, les péripéties de la récente tournée asiatique des Lions et les défections l’ayant marqué ont fini par convaincre certains observateurs que la volonté de reconstruction a du souci à se faire. Non du fait d’un manque de volonté des pouvoirs publics, mais de boulimie excessive de quelques acteurs égoïstes qui tirent dans l’ombre les ficelles de la déstabilisation. Le plus inquiétant ce n’est pas l’ancienneté du phénomène, mais sa généralisation et surtout sa banalisation. Les sélections nationales, toutes catégories confondues, sont désormais concernées. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, les menaces de grève, le paiement tardif et parfois discriminatoire des primes, la logistique approximative, les lacunes de l’encadrement psychologique, sont devenus à la longue une marque de fabrique qui déteint négativement sur l’image du Cameroun, mais sans gêner personne.

Si la récurrence des erreurs pouvait être considérée comme le début de la sagesse, il y a longtemps que le management administratif des équipes nationales aurait fait des progrès spectaculaires. Ce n’est malheureusement pas le cas. La persistance de l’amateurisme à ce niveau va pourtant à l’encontre de la dynamique du changement imprimée par le sommet. Le décret du chef de l’Etat du 26 septembre 2014 est pourtant clair et précis : «la gestion administrative, sportive et technique des sélections nationales de football relève de la compétence de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot)» au sein de laquelle existe la coordination des équipes nationales chargée précisément de régler dans le détail les problèmes d’intendance. Avec un tel dispositif, on a pensé un peu trop vite que les scènes de la cacophonie vécues chez les Lions Indomptables lors des coupes du monde 2010 en Afrique du Sud, puis de 2014 au Brésil seraient rangées au rayon des souvenirs. C’était aller vite en besogne. Après les déboires des Lionnes, vice-championnes d’Afrique, la récente CAN en Guinée Equatoriale n’a pas été exempte de tout reproche. Le décret présidentiel avait pour souci de repréciser les responsabilités, de clarifier les rôles, de définir les droits et devoirs des uns et des autres afin de sortir de la situation de flou artistique. La persistance des mêmes maux décriés hier laisse entendre que les résistances sont encore trop fortes et que certaines mauvaises habitudes ont la vie dure. A l’analyse, on se rend vite compte que les textes, malgré leur pertinence, ne viendront pas seuls, apporter plus de transparence dans la gestion des sélections nationales, en dehors d’un changement radical des mentalités chez les hommes chargés de leur application. Et c’est là le plus dur.

 

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