La secrétaire générale de la Francophonie répond à une invitation du chef de l’Etat.
A partir de ce jour jusqu’à jeudi prochain, la Canadienne Michaëlle Jean sera l’hôte du Cameroun. La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) répond à une invitation du président de la République, Paul Biya. Au cours de cette visite officielle, la coopération entre le Cameroun et l’OIF, vieille de 30 ans, sera passée au peigne fin. Il convient de rappeler que c’est le 19 novembre 1991 que le Cameroun, alors membre associé de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) depuis 1975, est devenu membre à part entière de la Francophonie.
Le fait que Michaëlle Jean séjourne au Cameroun moins de cinq mois après qu’elle a reçu le relais d’Abdou Diouf atteste, s’il en était besoin, de l’excellence de la coopération entre le Cameroun et l’OIF. Le seul pays qu’a visité Michaëlle Jean avant d’atterrir à Yaoundé, c’est la Guinée, où elle a séjourné en mars dernier, pour des raisons humanitaires. Ce pays était alors fortement secoué par l’épidémie de fièvre à virus Ebola.
Le choix de Yaoundé, pour la deuxième sortie de Madame la secrétaire générale de la Francophonie, n’est pas fortuit. En effet, des observateurs avertis de la scène internationale reconnaissent que sa modération, sa perspicacité, sa longue expérience des hommes et des dossiers ont fait de Paul Biya un chef d’Etat respecté, apprécié et dont l’éclairage est constamment sollicité. Michaëlle Jean n’aurait pas résisté à la tentation de venir s’abreuver à cette source de sagesse. Par ailleurs, on n’a pas oublié le rôle déterminant qu’a joué le président de la République pour départager les candidats à la succession d’Abdou Diouf.
Autre fait marquant de l’excellence de la coopération entre le Cameroun et l’OIF et qui peut expliquer la venue en ce moment à Yaoundé du SG de cette organisation, c’est la participation régulière du président de la République aux activités de la Francophonie. Paul Biya a ainsi pris part aux sommets de Chaillot (France) en 1991, Grand Baie (Ile Maurice) en 1993, Cotonou (Bénin) en 1995, Ouagadougou (Burkina Faso) en 2004, Québec (Canada) en 2008, Montreux (Suisse) en 2010, Kinshasa (RDC) en 2012, et Dakar (Sénégal) les 29 et 30 novembre 2014. Pour marquer l’attention que l’OIF accorde au Cameroun, on notera que deux de ses secrétaires généraux ont eu à séjourner au Cameroun. Il s’agit de l’Egyptien Boutros Boutros Ghali en janvier 2000, et du Sénégalais Abdou Diouf en octobre 2005. La liste va s’allonger dès ce soir lorsque la Canadienne Michaëlle Jean foulera le sol de la ville aux sept collines, le sol du Cameroun. Sa terre d’origine, le Canada est un pays bilingue comme le Cameroun, qui partage avec lui l’appartenance à la fois au Commonwealth et à la Francophonie. Les Camerounais n’ont pas oublié que la patronne de l’OIF a nommé le 13 février 2015 notre compatriote le Pr. Jean-Louis Atangana Amougou, agrégé des Facultés de droit au poste de directeur de Cabinet de la secrétaire générale, faisant de lui la 3e personnalité de cette organisation.
En plus de l’audience que va lui accorder le chef de l’Etat au palais de l’Unité, Michaëlle Jean aura des échanges avec le ministre des Relations extérieures et les autres membres du gouvernement qui entretiennent une coopération suivie avec l’OIF. Il en sera de même avec des jeunes, des femmes et des opérateurs économiques. Ce qui permettra à l’illustre hôte de se faire une idée précise des relations entre le Cameroun et l’organisation dont elle a la charge, en vue de leur raffermissement. Cette coopération, il convient de le relever, couvre des domaines variés : politique, économie, développement social et solidarité ; développement durable, éducation et formation ; édition et diffusion du livre, culture, audiovisuel et sport.
A titre d’illustration des fruits de cette coopération, le Cameroun accueille depuis 1995 le bureau Afrique centrale et Grands Lacs de l’Agence Universitaire de la Francophonie ; il a abrité trois sessions de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). Pour sa part, l’Association internationale des maires francophones (AIMF) contribue au renforcement des capacités des administrations et des élus locaux ainsi qu’au développement des infrastructures sanitaires et de la gouvernance environnementale. Par ailleurs, l’OIF envoie régulièrement des observateurs électoraux au Cameroun depuis 1997. Les échanges entre Michaëlle Jean et ses différents interlocuteurs au Cameroun s’annoncent donc riches.
