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Dossier de la Rédaction

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Pourquoi les Camerounais ne lisent pas

librairieLa Journée mondiale du livre a été célébrée hier dans un contexte où beaucoup ont tourné le dos à la lecture.

L’engouement semble avoir disparu depuis des années. Les accrocs de la lecture sont désormais rares au Cameroun. La tournée effectuée dans quelques espaces dédiés hier, jour de célébration de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, confirme ces appréhensions. Zéro lecteur à la Centrale de lecture publique de Yaoundé alors qu’il est plus de 11h. « Les abonnés viennent souvent. Mais ils ne sont pas nombreux. Deux ou trois personnes par jour et rarement plus. Sans oublier qu’il y a des jours où personne ne se présente », renseigne le personnel.

Dans cette structure où des livres pour jeunes et adultes sont minutieusement rangés, le nombre d’abonnés ne dépasse pas la trentaine. En l’absence de données statistiques sous la main, la source les évalue à près de 25. Et parmi ces 25 fidèles lecteurs, 80% sont étudiants. Les vrais passionnés de lecture ne sont pas nombreux. A l’Institut français du Cameroun (Ifc), les chiffres dévoilent un léger frémissement. 3500 inscrits pour cette année. D’après un employé de la médiathèque, ils ne s’en plaignent pas, compte tenu de la capacité d’accueil. Le taux de fréquentation est aussi satisfaisant. Mais pour toute une ville comme Yaoundé, ce chiffre est insignifiant. Les deux sources parviennent à la même conclusion : les Camerounais ne lisent plus. Elles expliquent ainsi que « la culture du livre ne les préoccupe plus.»

Et ce ne sont pas les libraires qui disent le contraire. « C’est à la rentrée scolaire que les livres,  exigés par les écoles, se vendent. Actuellement, il n’y a pas d’acheteurs. Surtout pour les ouvrages de loisir», explique l’un d’eux. Si à ce niveau, l’on pourrait pointer du doigt les prix pour justifier ce manque d’engouement, même « au poteau », où l’on trouve parfois de bonnes lectures au trop à 1000 F, c’est le désert. Ce jour à la poste centrale, un de ces vendeurs « a cassé les prix » comme le dit le jargon local. Sur un bout de carton, il est écrit, « 1 à 500 F ». L’homme propose un peu de tout : romans, ouvrages sur les cultures et civilisations africaines ou sur les grandes figures d’Afrique… Jusque-là, les livres sortis de la maison le matin, regagnent la même place une fois la nuit tombée. Il dit parfois descendre jusqu’à 200 F la pièce, mais toujours pas de preneur. « C’est le manque de temps. Il m’arrive parfois d’acheter un ouvrage par an, mais après le boulot la fatigue me tient et c’est le sommeil», se justifie Joseph Kouafeu, un passant. Raisonnement tenu également par une bonne dizaine d’autres personnes.

Pour remédier à cette situation, l’Ifc propose d’inculquer le goût de la lecture aux individus dès l’enfance, afin qu’ils grandissent avec ce désir d’apprendre en lisant. Le ministère des Arts et de la Culture, pour sa part, a pris le taureau par les cornes. Hier après-midi, le ministre Ama Tutu Muna a donné le coup d’envoi d’une série d’activités de trois jours pour promouvoir le livre et la lecture, en attendant que d’autres administrations suivent.

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