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Dossier de la Rédaction

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Que les politiques jouent leur rôle

La scène politique camerounaise est riche d’environ 300 partis politiques légalement constitués. Avec un tel foisonnement, on se serait logiquement attendu à ce que l’espace public bouillonne d’activités. Imaginez des centaines de formations politiques qui, en plus de  mener des activités normales s’inscrivant dans la logique de la conquête du  pouvoir politique ou de sa conservation, en ce qui concerne dans ce dernier cas notamment le parti au pouvoir, prennent régulièrement position sur divers sujets d’actualité. Les débats de société se multiplieraient et gagneraient  en diversité de points de vue.  A l’image d’ailleurs de l’hétérogénéité de la société camerounaise.                                                                             

Malheureusement, ce tableau n’est pas la chose la mieux partagée. Avant que les espaces de débats ne se créent en grand nombre dans les médias, au lendemain de la libéralisation du paysage audiovisuel en particulier, le citoyen camerounais  avait le sentiment qu’il manquait quelque chose pour faire éclore les différents courants de pensée qui existent mais qui se taisent. Car assez régulièrement, l’on se demandait où sont passés les partis politiques.                    

Face à certains sujets d’intérêt national, on aurait souhaité que diverses sensibilités s’expriment, s’entrechoquent, pour qu’enfin jaillisse non pas nécessairement la vérité, mais au moins un consensus national sur la problématique en question.  La mobilisation générale observée depuis que la guerre contre Boko Haram a commencé  reste l’exception qui confirme la règle. Plusieurs partis politiques étant montés au créneau pour condamner sans équivoque les agressions barbares dont le Cameroun est injustement victime.                               

Mais, avant une telle prise de position, force est de constater que devant le mutisme de la majorité de nos leaders politiques, ce sont plutôt les hommes et femmes de médias qui ont eu l’intelligence de concevoir des espaces de débats. C’est à leur actif qu’il faut mettre des émissions telles que Policam, Electorat, Droit de réponse, Tous azimuts, Canal presse, etc.  Au commencement, ces espaces étaient davantage conçus comme des espèces de club de la presse, animés essentiellement par des journalistes. Au point où aujourd’hui, profitant des multiples plateaux qui se sont dressés et se sont imposés au fil du temps, les hommes politiques, en quête d’audience, investissent plutôt ces plateaux  pour y exprimer leurs points de vue.                                                                                                                                                       

Sans avoir pris auparavant  la peine d’inviter les journalistes pour faire une déclaration sur tel ou tel sujet brûlant. Comme cela se voit chaque jour dans certaines chaînes de télévision des grandes démocraties occidentales. Si en le faisant, la presse s’affirme véritablement comme le quatrième pouvoir, il faut aussi reconnaître qu’il y a risque de manipulation. Car il n’y a pas à proprement parler de cloison étanche entre les médias et la vie politique dans un pays. Certains universitaires parlent même de copinage coupable entre les deux groupes. Le financement des médias, qu’il dépende de capitaux privés ou publics, peut avoir pour conséquence que les forces de l’argent veuillent modifier l’information en fonction de leurs intérêts ou peser sur le fonctionnement démocratique. La concentration financière peut aussi altérer leur indépendance, même si certains médias essaient de garantir un mode de financement indépendant. Pluralisme des médias ne rime donc pas toujours avec pluralité d’opinions et diversité de l’information. De même, les sondages peuvent influencer, voire fausser, les comportements électoraux. Toutes choses qui poussent à affirmer que les partis politiques doivent prendre les devants  en jouant effectivement leur rôle. Plutôt que de briller par le silence, en présentant, aussi souvent que possible des propositions alternatives et une autre vision de la société. Cela enrichirait  davantage le débat et ferait sortir de la pensée unique.

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