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Dossier de la Rédaction

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Pourquoi les travaux de la Route Sangmélima-Bikoula piétinent

Les performances de l’entreprise, la libération de l’emprise sont des freins mis en exergue lors de la visite du Mintp lundi sur le site. Une prolongation des délais de construction est prévue.

23,68% de réalisation. La route Sangmélima-Bikoula en est encore là. Trois ans après le début des travaux de construction, pas un seul kilomètre de réaliser sur les 65 prévus. Les délais contractuels de l’entreprise iranienne en charge de la réalisation de ces travaux, Kayson Inc, ont expiré en avril dernier. Le ministre des Travaux publics (Mintp), Patrice Amba Salla, a effectué une descente sur le site lundi dernier pour observer et desserrer les goulots d’étranglement qui freinent encore l’avancement des travaux.


Performances contestées de l’entreprise

En juin 2014, les centrales de bitume et de béton de l’entreprise n’étaient pas encore fonctionnelles. La construction des ouvrages hydrauliques (dalots) n’avait pas encore débuté. A ce jour, les membres de l’unité de gestion du projet soupçonnent l’entreprise d’utiliser une couche d’enrobé à la qualité non avérée. Lors de sa descente sur le terrain, le Mintp a procédé à la vérification des composantes de ladite couche. D’après les ingénieurs du ministère, trois granulas précis devraient être utilisés pour garantir la qualité de la route. Sur place, l’entreprise a éprouvé des difficultés à démontrer sa capacité de production de ces composantes. « M. le ministre, mettre la machine en marche risque de prendre du temps », a prévenu, sur un ton  dissuasif, l’un des responsables de l’entreprise. « Nous ne sommes pas pressés », a rétorqué le ministre. Bien plus tard, les échantillons produits ont été collectés pour examen de conformité. Mais déjà, les membres de l’unité de gestion du projet ont noté plusieurs hésitations de l’entreprise dans la composition de ces granulas. Choses qui ont amené le Mintp à déclarer : « on dirait que l’entreprise n’est pas habituée à travailler sur des routes. Elle a l’air d’être spécialisée dans tout autre chose. Les équipes ne sont pas suffisamment mobilisées pour réaliser le travail attendu ». L’an dernier, l’entreprise qui évoquait des problèmes d’acquisition et de stockage de matériel avait déjà reçu une mise en demeure avec menace de résiliation de contrat si les travaux n’étaient pas exécutés dans les délais. A présent, elle devra fournir au maître d’ouvrage, un chronogramme d’activités en fonction duquel une prolongation de délais sera accordée.

Emprises non libérées

Jusqu'aujourd’hui et passé la fin de la période contractuelle, les travaux de construction de la route Sangmélima-Bikoula butent sur des problèmes de déplacement d’habitations, de sépultures et d’organisation de funérailles. « Certains veulent avoir ce à quoi ils n’ont pas droit », a révélé le Mintp. D’où la réunion de sensibilisation qu’il a organisée lundi à l’Hôtel de ville de Sangmélima à l’intention des populations et élites locales, afin qu’elles adhèrent au processus de construction de l’infrastructure routière. Occasion pour les populations de rappeler qu’elles attendent des contreparties. Pour Patrice Amba Salla, « l’argent est déjà disponible ». Seulement, « nous attendons le décret d’indemnisation. J’ai d’ailleurs ouvert une discussion au Premier ministère afin que les bases de l’indemnisation soient réactualisées. Lorsque le décret sera signé, les indemnisations vont débuter», a-t-il rassuré.

L’entreprise et la mission de contrôle en conflit

« La manière de travailler des membres de l’entreprise n’est pas usuelle. Ils prennent des décisions sans l’autorisation de la mission de contrôle et du propriétaire du projet. Ce n’est pas acceptable », a indiqué le Mintp. D’où les rapports difficiles qui prévalent entre les deux entités, notamment entre le responsable du projet et celui de la mission. Ce n’est donc pas une surprise si le chef de la mission de contrôle et le directeur du projet ont été remplacés lundi au cours de la rencontre entre le ministre et les acteurs impliqués dans le projet. L’ancien chef de la mission de contrôle Pace/Eccam, M. Zouhair, estimant que la Kayson Inc serait défaillante et incapable de réaliser un marché public du fait de son manque de ressources humaines et de matériel. Ce que l’ex-directeur du projet, Amir Zaafaranlou, a réfuté en listant le matériel dont dispose l’entreprise.

Paiement tardif de l’entreprise

Le taux de consommation financière du projet est de 19,60%, hormis l’avance de démarrage. Plusieurs fois, l’entreprise a eu à se plaindre de l’approvisionnement tardif des comptes. Or, comme l’indique le Mintp, « ce n’est pas le fait du propriétaire du projet, ni de l’Etat du Cameroun. Le problème se situe au niveau de la nationalité des responsables de l’entreprise ». En tant qu’entreprise iranienne, et l’Iran appartenant à une communauté économique précise, les fonds destinés au paiement de l’entreprise suivent, selon le maître d’ouvrage, un long circuit avant de parvenir dans les comptes de l’entreprise.

L’axe Sangmélima-Bikoula rentre dans le projet d’aménagement de la transfrontalière Sangmélima-Djoum-Mintom-Ouesso. Cet axe routier permettra de relier Yaoundé à Brazzaville, au Congo et de désenclaver les zones à fortes potentialités économiques du Sud-Est du Cameroun et du Nord-Ouest du Congo, ainsi qu’à faciliter l’intégration sous-régionale.

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