Denis Sassou Nguesso a entamé mercredi une série de consultations avec les forces vives de la nation au sujet du texte fondamental.
Denis Sassou Nguesso a ouvert mercredi au palais présidentiel de Brazzaville une série de rencontres avec la classe politique, la société civile et des dignitaires religieux. Selon un communiqué de la présidence congolaise, ces consultations ont trait à la vie de la Nation et de l’Etat. Mais, au sein de la classe politique, l’initiative du président congolais fait jaser. D’aucuns parlent d’«une manœuvre du chef de l’Etat visant à modifier la Constitution afin de se représenter à la présidentielle de 2016 en évitant une conférence nationale.» L’opposition congolaise qui entend boycotter ces consultations parle de «piège» de Denis Sassou Nguesso pour «faire pression sur ses adversaires dans le huis clos de son palais.»
Pour Paul-Marie Mpouélé, coordonnateur du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (FROCAD), les rencontres en cours visent tout simplement à constater des divisions politiques autour d’une réforme constitutionnelle et de servir d'excuse au président pour convoquer un référendum et se maintenir au pouvoir. «C’est une véritable fuite en avant du pouvoir. Le Front avait adressé un mémorandum au président de la République qui contenait la convocation d’un dialogue consacré à la gouvernance électorale. En réponse, le président de la République nous convoque à des consultations sur la vie de la Nation. Donc nous ne comprenons pas comment nous pouvons prendre part à une telle mascarade». Une démarche qui ne semble pas faire l’unanimité au sein de la classe politique congolaise. Pour le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), deuxième force de la majorité, ces consultations sont une bonne occasion d’aller expliquer face-à-face au président Sassou Nguesso pourquoi la Constitution ne doit pas être modifiée. Guy Brice Parfait Kolelas, chef de file de cette formation politique, parle d’«une initiative louable».
Une attitude critiquée par le camp présidentiel qui s’étonne de ce que l’opposition refuse de saisir une opportunité offerte par Denis Sassou Nguesso pour décrisper l’atmosphère politique. «C’est dommage cette hostilité manifeste, ce rejet d’une opportunité qui est offerte. La tension, elle porte sur le débat sur la Constitution. Il n’y a pas mieux que le président de la République pour créer les conditions de détente. Ce comportement de refus d’un échange, je ne comprends pas», dénonce Pierre Ngolo, secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT).
