Col. François Ndiaye, Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA), s’exprime sur la gestion des conflits en Afrique par l’ONU.

Qu’est-ce que le bureau des Nations Unies fait pour l'Afrique centrale assurer la paix pendant les périodes postélectorales dans la sous-région?

Il y a beaucoup d’élections qui s’annoncent en Afrique centrale de 2015 à 2018. Ce que le bureau des Nations Unies pour l’Afrique centrale fait est d’abord la sensibilisation des acteurs politiques à organiser des élections transparentes, crédibles et sans violences. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la rencontre avec les journalistes à Douala du 6 au 8 mai 2015, parce que ces derniers doivent être prêts à faire face à toute éventualité, notamment la gestion des informations.

En dehors des élections qui approchent, il y a d’autres foyers de tension notamment Boko Haram… Que pense le bureau des Nations Unies ? 

C’est vrai que le bureau a été mandaté par le conseil de sécurité depuis novembre 2011 pour coordonner les activités de la lutte contre l’Armée du Seigneur de résistance au niveau des Nation Unies. Comme vous le savez, la LRA concerne aussi l’Afrique Centrale d’autant plus qu’elle sévit dans plusieurs pays de la région comme la RDC et la RCA. Dans ce cadre, en partenariat avec l’UA, le bureau des Nations Unies a élaboré une stratégie régionale de lutte contre Boko Haram en insistant sur l’impact des activités qu’il mène sur les déplacés tout en prévoyant la reconstruction des secteurs dévastés  par ces derniers. 

Qu’est-ce qui a déjà été fait ?

La LRA a été réduite à sa plus simple expression, même si elle garde sa capacité de nuisance. L’un des commandants de la LRA, Dominic Ongwen, a été transféré à la CPI au Pays Bas. C’est un groupe actuellement dispersé un peu partout, mais il continue de commettre des exactions sur les populations. Les Nations Unies interviennent pour accompagner l’initiative de l’UA, notamment la force conjointe qui lutte contre  la LRA qui est déployée en RDC, RCA, au Sud du Soudan et en Ouganda.

Quel est le rôle de l’Union africaine dans la préparation des élections en RCA ?

L’Union africaine joue le rôle de la médiation  internationale. Cela est clair, dans la mesure où c’est le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies qui a assuré le présidium du forum de Bangui qui a démarré ses activités le 4 mai 2015. Tous ces mouvements, c’est pour essayer d’accompagner le processus de transition en Centrafrique vers des élections apaisées, crédibles et transparentes.

Les élections s’annoncent aussi au Burundi, au Congo Brazzaville et en République Démocratique du Congo…

En ce qui concerne le Burundi, le secrétaire général des Nations Unies a dépêché son envoyé spécial pour essayer d’apaiser la tension en cours. C’est assez sérieux parce qu’il y a des confrontations et les Nations Unies déplorent les morts d’hommes qui ont été constatées et poursuivent le dialogue avec tous les acteurs impliqués dans cette crise. Dans les autres pays, il est question de changement de constitution. Mais pour l’heure, les Nations Unies suivent tout ce processus étant donné qu’il n’y a pas encore eu de décisions prises dans ce sens.