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Dossier de la Rédaction

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Burundi : inquiétante dérive

Un leader d’un modeste parti politique froidement abattu ainsi que son garde du corps samedi soir par des individus non-identifiés qui se sont aussitôt évanouis dans la nature. La veille de cet assassinat, une grenade qui explose en plein centre de Bujumbura, la capitale, faisant trois morts parmi les manifestants hostiles à un troisième mandat du président  Pierre Nkurunziza à la tête de l’Etat. Au regard de ces événements tragiques du week-end dernier, il faut craindre qu’un nouveau pas n’ait été franchi dans la violence et  que l’opposition entre les deux camps (celui des pour et celui des contre une troisième candidature du président sortant à sa propre succession) ne se radicalise davantage créant ainsi un climat d’instabilité chronique peu propice à la tenue d’un scrutin présidentiel dans le pays à la date du 26 juin 2015 comme prévu dans le calendrier électoral initial. Le risque de déstabilisation du pays est donc réel.

On croyait pourtant que les lignes politiques avaient sensiblement bougé dans le pays après le coup d’Etat manqué du 13 mai dernier perpétré par le général Godefroid Niyombaré, putsch d’ailleurs condamné par la Communauté internationale au premier rang desquels le Conseil de sécurité de l’ONU. Et malgré le retour de Pierre Nkurunziza au palais présidentiel 48 heures seulement après le coup avorté, la pression de la rue n’a point faibli. Au contraire, les manifestations de la rue ont repris de plus belle, mettant le pays à rude épreuve. Des manifestations qui, une fois de plus, témoignent de la détermination des deux camps. Au risque de faire basculer dans le chaos ce pays encore traumatisé par les affres des années de guerre civile. Au rythme où le niveau des violences politiques évolue crescendo (explosion de grenades dans une foule compacte, assassinat ciblé d’un leader politique) le Burundi doit craindre d’être rattrapé par ses vieux démons. Dans un tel environnement de tension et de peur (des dizaines de milliers de Burundais ont fui leur terre natale pour se réfugier dans les pays voisins), le pari d’organiser dans un délai aussi court une élection présidentielle libre et transparente peut-il véritablement être tenu. Une question lancinante qui, à elle seule, traduit la complexité de la crise politique burundaise.

Pourtant, il faut continuer à se parler. Et afin de préserver les principes de l’Accord de paix d’Arusha en 2000 qui a mis fin à la guerre civile au Burundi, il est indispensable que l’opposition et le président Nkurunziza en particulier mettent au-dessus de tout l’intérêt supérieur du pays pour retrouver le chemin du dialogue et de la démocratie. Sinon l’épreuve de force ne peut mener qu’au chaos.

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