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Dossier de la Rédaction

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L’impératif de la transparence

Après une première opération fructueuse en 2014, le ministère de l’Education de base conduit actuellement le deuxième programme de contractualisation des instituteurs de l’enseignement général au titre de l’exercice 2015. Le phénomène est connu de tous les parents en zone urbaine et rurale. Dans certaines écoles publiques, l’insuffisance en nombre d’instituteurs contractuels  obligent les chefs d’établissement de concert avec le conseil de l’école à recourir aux enseignants bénévoles  dont les émoluments, fort modestes par ailleurs, sont pris en charge par les parents à travers  des cotisations des parents d’élèves. D’où l’appellation  « maîtres des parents » devenue une spécialité bien de chez nous.

   Cette désignation n’a rien de péjoratif puisqu’elle renvoie à une réalité têtue. Les « maîtres des parents » sont loin d’être des enseignants au rabais et encore moins du menu fretin pour combler un vide sidéral. Titulaires pour la plupart du Certificat d’aptitude pédagogique des instituteurs de l’enseignement primaire et maternel ou du Teacher’s Grade One Certificate, ils répondent à des besoins réels, sauf qu’ils n’ont pas eu jusque-là l’opportunité de bénéficier d’un recrutement en bonne et due forme pour mieux « officialiser » leurs prestations. Ce qui n’enlève rien au rôle essentiel qu’ils jouent et continuent de jouer dans l’éducation et la formation des générations entières de jeunes Camerounais.  C’est certainement conscient de leur importance dans la chaîne éducative ainsi que de la précarité de leur situation matérielle  que le ministère de l’Education de base, avec l’appui des bailleurs de fonds, a lancé depuis le 4 août 2014 la contractualisation de  9000 maîtres des parents à travers les dix régions du pays. L’opération étalée sur trois ans a pour principal objectif de mettre fin aux fameux frais des APE exigibles en début d’année scolaire par les Associations des parents d’élèves pour le recrutement d’instituteurs. A terme, cela devrait  déboucher sur la gratuité effective de l’école maternelle et primaire publiques au Cameroun.
Le programme de contractualisation en cours constitue, à n’en point douter, une heureuse initiative qui vient opportunément apporter un début de réponse au calvaire vécu depuis des lustres par des enseignants qui ont accepté volontairement de mettre leur savoir au service des apprenants en échange des broutilles ou presque. Seulement voilà : les bonnes intentions et orientations ne suffisent pas en l’absence de règles strictes et impartiales pour leur mise en œuvre. Il existe pourtant des canaux officiels pour postuler, avec à l’appui, un dossier de candidature détaillé et des critères de conversion des maitres des parents en instituteurs contractuels. Ce qui n’a pas visiblement empêché des grains de sable de s’infiltrer dans la machine pour gripper davantage une opération qui devrait aller comme sur des roulettes.

Alors que certains critères de conversion portant sur le diplôme, l’âge maximum du candidat, son expérience professionnelle et les besoins réels en enseignants de l’école émettrice sont clairement définis par une note du Minedub, il s’apprend que des petits malins s’amusent à travestir l’esprit et la lettre d’une opération dont la pertinence sur le triple plan éducatif, social, voire humanitaire ne fait l’ombre d’aucun doute. D’où les récriminations entendues  de la bouche de nombreux maîtres de parents en activité dans des écoles publiques justifiant un besoin en enseignants, mais qui ont été laissés de côté au profit d’autres candidats ne remplissant pas la plupart des critères exigés. Il ne serait pas excessif de parler dans ces conditions de fraude ou de manipulation sur fond de corruption. L’éducation de nos jeunes compatriotes mérite plus que cela. Au moment où l’opération est à mi-parcours, il est temps d’introduire plus de transparence dans la contractualisation des maîtres de parents. Pour plus de justice et d’équité.

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