La République centrafricaine se relève lentement, mais sûrement de la crise qui l’a secouée durant de nombreux mois. Après avoir pansé ses plaies au cours du Forum national de la réconciliation qui s’est déroulé du 5 au 11 mai dernier à Bangui, la capitale, il s’agit désormais de trouver des solutions concrètes aux défis majeurs qui interpellent les Centrafricains à savoir : le financement des prochaines élections et la reconstruction du pays.
La conférence des bailleurs de fonds sur la RCA qui s’est ouverte hier à Bruxelles en Belgique, a, en principe, vocation à esquisser des solutions claires pour ces fortes préoccupations. Et pour cause : le pays a besoin des financements pour organiser les élections qui sont censées clôturer la période de transition dont la fin était prévue en août prochain. Dans l’état actuel des préparatifs des prochaines consultations, rien ne dit que les délais seront respectés puisque l’intégralité des financements requis pour les élections n’est pas encore disponible. Encore faut-il ajouter que le pays cherche aussi les moyens pour financer le programme de Démobilisation, désarmement, réinsertion, rapatriement (DDRR) ainsi que la Réforme du secteur de la sécurité (RSS). La conférence des bailleurs de fonds sur la RCA constitue donc une initiative encourageante. Elle permet à la présidente de transition, Catherine Samba-Panza , de présenter aux bailleurs de fonds, réunis sous la bannière de l’Union européenne(UE), les résultats du récent forum sur la réconciliation nationale, mais aussi et surtout de contribuer à la mise en œuvre de ces recommandations. L’UE est le principal bailleur de fonds de l’Etat centrafricain. Il y finance déjà des grands travaux à forte intensité de main d’œuvre notamment la réhabilitation des infrastructures détruites par la guerre, dans le cadre du Fonds Békou, un fonds fiduciaire destiné à aider la RCA à sortir de la crise dans laquelle elle était plongée depuis 2013.
Autant il est utile de contribuer à l’organisation les prochaines des prochaines élections dans la paix et donc de boucler la période de transition, autant il est nécessaire d’ouvrir le chantier de la reconstruction du pays pour doter l’Etat d’infrastructures vitales pour la vie en communauté. Ce devoir collectif engage les Centrafricains à travailler dans un esprit de solidarité et de concorde pour assurer la renaissance du « Berceau des Bantous » imaginé et voulu par le fondateur du pays, Barthélémy Boganda , mais également, consolider le climat de paix qui prévaut actuellement sur l’ensemble du territoire national tout en éloignant définitivement le spectre de la guerre.