Plusieurs cadres soupçonnés par la justice d’avoir reçu des pots-de-vin. Le congrès de l’instance maintenu.
La nouvelle a fait l’effet d’une petite bombe. Personne ne s’attendait en effet à cette vague d’arrestations mercredi matin à leur hôtel, de plusieurs cadres de la Fédération internationale de football association (FIFA) à Zurich (Suisse). Les membres de l’instance y sont, en effet, réunis en vue de leur congrès annuel. Les autorités suisses ont confirmé sept arrestations, à la demande de la justice américaine. Celle-ci réclame l’extradition vers les Etats-Unis de ces hauts responsables, dans le cadre d’une enquête fédérale pour surveillances illégales, racket et blanchiment d’argent.
Au total, le Département de la Justice a inculpé neuf élus de la Fifa, ainsi que cinq fonctionnaires de l’instance mondiale du football. Parmi eux, Jeffrey Webb, vice-président du comité exécutif et président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes ; Eugenio Figueredo, membre du comité exécutif et ex-président de la Confédération sud-américaine de football et Jack Warner, ancien membre du Comité exécutif. Ils sont suspectés d’avoir accepté des dessous de table de centaines de milliards de F de 1990 à nos jours.
Par ailleurs, le parquet suisse a ouvert une procédure pénale contre X pour soupçon « de blanchiment d’argent et gestion déloyale » entourant les attributions des coupes du monde de football de 2018 (Russie) et 2022 (Qatar). Lors d’une conférence de presse hier, Lorette Lyncn, ministre de la Justice américaine, a annoncé que ces arrestations n’étaient que « le début » alors que de gros soupçons pèsent également sur le Mondial 2010 en Afrique du sud.
Si le monde du football est choqué par ce scandale de plus qui vient ternir l’image déjà écornée de la FIFA, cette dernière reste imperturbable. Ou presque. Le congrès de l’association prévu ce vendredi est toujours maintenu, malgré la demande de report du Comité exécutif de l’UEFA. Il faut dire que l’enjeu concerne l’élection d’un nouveau président. En poste depuis 1998, Sepp Blatter est candidat à sa succession et part largement favori face au prince jordanien Ali Bin Al Hussein, son challenger. La FIFA, qui se déclare « victime » dans cette affaire, a suspendu 11 des cadres concernés par ces arrestations.
