La Chine durcit les mesures de lutte contre le tabagisme. Depuis lundi, il est interdit aux habitants de Pékin, la capitale chinoise, de fumer dans les restaurants, les cafés, au bureau ou dans tout autre espace public fermé.
L’objectif du durcissement consiste à transformer Pékin en une ville exemplaire en matière de lutte contre le tabagisme et donc à pousser les fumeurs à changer leurs habitudes pour appliquer dans ce pays qui compte environ 300 millions de fumeurs la loi anti-tabac du 1er mai 2011 interdisant de fumer dans les lieux publics. Contrairement aux pratiques observées depuis l’entrée en vigueur de cette loi et ayant conduit à sa non-application, le gouvernement chinois s’est donné, cette fois-ci, les moyens de faire respecter les mesures anti-tabac. Ainsi, ceux qui n’appliquent pas l’interdiction de fumer dans les espaces publics fermés s’exposent aux amendes qui vont de 1500 euros par établissement mis en cause à 30 euros par fumeur récalcitrant. Au bout de trois récidives, les noms des fumeurs récalcitrants seront publiés sur un site internet du gouvernement. De même, les publicités sur les cigarettes sont désormais interdites dans la rue. Tout comme leur vente est interdite à moins de 100 mètres des écoles primaires, des maternelles et des crèches. Il s’agit, sans aucun doute, d’une option salutaire dans un contexte où selon les spécialistes, le tabagisme tue un fumeur toutes les 30 secondes.
La relance de la lutte contre le tabagisme en Chine, au lendemain de la célébration de la Journée mondiale sans tabac, montre que ce pays est en phase avec l’option anti-tabac de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Laquelle a instauré, depuis 1988, la Journée mondiale sans tabac, dans le cadre de ses campagnes de santé publique avec pour souci constant de combattre le fléau du tabagisme. L’OMS estime que près de 6 millions de personnes meurent chaque année, dans le monde, des suites du tabagisme. L’une des causes de ce phénomène est liée au commerce illicite du tabac. Une cigarette sur dix fumées dans le monde proviendrait du commerce illicite du tabac .C’est donc à dessein que la journée mondiale sans tabac, cette année, a été célébrée dimanche dernier sur le thème : la lutte contre le commerce illicite. Il est donc désormais question d’exhorter les Etats-membres à signer le Protocole de l’OMS pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac. Jusqu’à présent, huit pays l’ont ratifié alors qu’il en faut 40 pour qu’il soit applicable en tant que droit international.