Le président de la Fédération internationale de football association a surpris son monde hier en remettant en jeu le mandat qu’il venait pourtant d’obtenir cinq jours auparavant.
Une conférence de presse annoncée pour 17h. Peu d’informations circulent autour de l’objet de cette rencontre entre la Fédération internationale de football association (FIFA) et les médias. Une certitude : il va être question de cette affaire de corruption qui ébranle l’instance depuis une semaine et les dernières révélations autour d’un versement de dix millions de dollars (plus de 5 milliards F) par le Comité d’organisation de la coupe du monde 2010 en Afrique du sud à la FIFA. Mais voilà, dans un twist digne d’un scénario de film hollywoodien, Sepp Blatter annonce plutôt sa démission de la tête de l’instance mondiale. Coup de tonnerre. L’information circule, mais beaucoup croient à un canular. Pourtant, le Suisse, 79 ans, se retire bel et bien. « Je vais organiser un congrès extraordinaire pour mon remplacement comme président. Je ne me représenterai pas », a-t-il déclaré. Une décision d’autant plus surprenante que Sepp Blatter venait d’obtenir son cinquième mandat, cinq jours plus tôt. A ce moment-là, il annonçait pourtant être déterminé à « redorer l’image » de la FIFA et à « conduire le navire à bon port ». il faut croire que la boîte à Pandore désormais ouverte et le rejet d’une partie du monde du football auront eu raison de lui. Le congrès extraordinaire, lui, devrait avoir lieu entre décembre 2015 et mars 2016, les statuts de l’organisation prévoyant un délai minimum de quatre mois. Le prochain congrès lui étant prévu pour le 13 mai 2016. En attendant, Sepp Blatter va continuer d’assumer ses fonctions.
Cette démission intervient alors que le scandale pour corruption continue de faire des vagues, au-delà même du petit monde du football. Il y a d’abord eu les arrestations de plusieurs hauts-responsables de la FIFA, principalement issus des confédérations américaines, par la police suisse à la demande de la justice américaine la semaine dernière. Et depuis lundi, c’est le secrétaire général de l’instance, Jérôme Valcke, considéré comme le bras droit du président, qui est au cœur de la tourmente. Le Journal américian New York Times a rapporté lundi que le Français aurait transféré les dix millions de dollars fournis par l’Afrique du Sud sur des comptes gérés par l’ancien vice-président de l’organisation, Jack Warner, déjà mis en cause par la justice américaine. Hier, la Fifa a réagi à travers un communiqué : « Ni le secrétaire général, Jérôme Valcke, ni aucun autre haut responsable de la FIFA n’ont été concernés par l’initiation, l’approbation ou la mise en place de ce projet ». Quelques heures plus tard, c’est un journaliste britannique qui publie une lettre incriminant formellement Jérôme Valcke. Certains pensent que ce rebondissement a certainement précipité les choses. D’où cette conférence de presse qui restera certainement dans les annales et dont on n’a pas encore fini d’entendre parler.
