Un match amical de football a opposé mardi à La Havane, la capitale cubaine, le club américain New-York de Cosmos à la sélection cubaine. Au-delà de l’enthousiasme suscité par la rencontre entre sportifs cubains et américains ainsi que les autres compétitions prévues dans la foulée du rapprochement Etats-Unis-Cuba, le match historique d’hier prouve que le processus de normalisation des relations entre les deux Etats est résolument en marche. Surtout qu’il intervient quelques semaines après le retrait du nom de Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme et la réouverture du trafic maritime vers l’île.
Bien qu’il n’était pas particulièrement favorable à ce retrait, le Congrès n’a pas tenté de faire obstacle au processus enclenché en mi-avril donnant ainsi l’occasion au secrétaire d’Etat américain, John Kerry, de signer, le 29 mai dernier, l’abrogation de la désignation de CUBA comme Etat soutenant le terrorisme. Les retombées de ce retrait ont été immédiates puisque Cuba a, depuis lors, la possibilité de recevoir des financements d’organismes internationaux et celle d’accéder au système bancaire international. Le retrait du nom de CUBA de la liste des pays soutenant le terrorisme faisait partie des exigences cubaines à satisfaire par la partie américaine pour traduire en actes le rapprochement américano-cubain. Les autres exigences étant la levée de l’embargo économique, commercial et financier des Etats-Unis qui pénalise Cuba depuis 1962, le respect de l’indépendance, de l’auto-détermination et du système politique cubain. Ces exigences ne sont pas insurmontables.
Certes, le processus de normalisation est loin d’être parvenu à son terme. Cependant, la confiance qui prévaut entre les deux parties permet de négocier les prochaines étapes avec sérénité. Ces étapes sont liées à la levée de l’embargo américain et à la réouverture des missions diplomatiques respectives. Le président américain, Barack Obama, a promis de peser de tout son poids en faveur du retrait de l’embargo qui pénalise Cuba depuis 1962. Au plan de la réouverture des ambassades, les positions des deux parties demeurent, pour le moment, divergentes. Si les Cubains semblent pressés d’ouvrir leur ambassade à Washington, le département d’Etat américain reste ferme sur le respect de ses exigences notamment la liberté de mouvement des diplomates et l’accès libre à l’ambassade pour tous les Cubains qui le désirent. Nul doute qu’une solution sera trouvée à cette différence d’opinion au bénéfice du rapprochement américano-cubain.