Des comptes sur Internet et sur les réseaux sociaux sont de plus en plus piratés pour diffusion des vidéos obscènes à l’insu du propriétaire du compte.

«Facebook et moi, nous avons divorcé. J’ai supprimé mon compte pour le moment et c’est mieux comme ça », lâche Albert Jean Jacques Benga, cadre au ministère des Sports (Minesep) dans une colère bleue. C’est qu’il y a deux semaines,  des vidéos obscènes ont été postées à son insu sur son profil. « Des amis m’ont envoyé des mails et des messages me questionnant sur l’objet de ce qui a été publié sur mon mur. C’est alors que j’ai changé mon mot de passe. Ce qui n’a pas découragé les pirates qui ont récidivé une semaine plus tard. Vous imaginez des personnes qui vous respectent et qui reçoivent des images soi disant venant de vous alors que vous n’en savez rien. C’est honteux », ajoute notre interlocuteur. Et de conclure : « J’ai dû poster un mail à tous mes amis pour leur dire que ces vidéos n’étaient pas de moi. Combien de personnes vont-ils vous croire ? » Serge Atangana, journaliste et son Jean Christian ont subi le même sort. « C’est chaud. Mon compte a été piraté. Je suis présumé envoyer des photos horribles. Ceux qui me connaissent savent que je ne le ferai jamais », s’est excusé le journaliste à ses correspondants. A sa suite, l’un de ses amis rassure: «  Je viens de publier un statut dans le même sens. En dénonçant les coupables afin que nul n'en ignore. »

C’est que depuis quelques semaines, les cybercriminels ont trouvé une astuce : publier des images indécentes  sur la toile afin de jeter du discrédit sur certaines personnes. Que peuvent-ils bien gagner s’interrogent les victimes. A cette question, Albert Kamga, Inspecteur Chargé des Questions techniques au ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) répond :

« Le gain peut être politique. Par exemple, quand le pirate utilise le compte piraté pour transmettre des messages incompatibles avec l’image ou la crédibilité de sa victime. Des pirates agissent également par défi intellectuel. Il est aussi évident que les gains escomptés peuvent aussi être financiers, le cas le plus simple c’est lorsque le compte est utilisé pour contacter les proches et les inviter à aller au secours de la victime qui serait coincée sans papier et sans ressources à l’étranger où elle s’est rendue pour un séminaire ». Comme on le constate, ces criminels de la toile ne manquent pas d’ingéniosité pour nuire les amoureux de l’Internet. « Pourtant Facebook, ne nous permet pas seulement d’échanger mais aussi de nous informer. Cela prouve ces bandits d’un autre genre veulent salir l’image d’honnêtes gens », conclut Fidèle Manga, internaute. Un seul mot : il faut rester vigilant et garder secret son mot de passe.