Balances truquées, quantités faussées sont le lot des consommateurs dans les marchés.
« Je sais très bien que ce ne sont pas 2 kg de viande sans os que je viens d’acheter ». Irène Essindi est une ménagère résignée mais réaliste. L’habituée du marché Étoudi à Yaoundé fait, ce samedi, les courses de la semaine. « Les bouchers utilisent des balances truquées à l’avance, c’est visible. Je suis à peu près sûre que là, j’ai entre 1,7 et 1,8 kg au lieu de 2 kg ». La dame s’est habituée aux instruments de mesure peu fiables qui foisonnent sur les marchés locaux, dans les poissonneries, les boucheries et autres espaces. Selon une source au ministère du Commerce, les balances à ressort ont été interdites quelques années plus tôt, puis ont ressurgi sur le marché grâce à la tolérance administrative et leur facilité d’accès. Or, cette balance s’use et perd sa fiabilité au fur à mesure qu’elle est utilisée.
Toujours dans les marchés, le client est confronté au problème de respect du poids indiqué. En effet, de nombreuses vendeuses affichent des seaux de tomates pleins à ras-bord. Le seau de deux litres est vendu à 1500F, celui de cinq litres à 2500F et le cageot à 9000F. Mais au moment de reverser cette marchandise dans le panier de la ménagère, celle-ci s’aperçoit que le fond du seau ou du cageot est tapissé de cartons qui font enfler la marchandise vers le haut. Et la commerçante s’avère exigeante. C’est à prendre ou à laisser. La même duperie est organisée pour la plupart des marchandises et surtout des fruits qui se vendent conditionnés dans des seaux.
La situation s’étend à plusieurs secteurs de la vie courante notamment au niveau des pompes à essence pour le ravitaillement des automobilistes. Un pompiste confie que les machines utilisées dans les stations-service peuvent parfois débiter moins de carburant que prévu. « Parfois, lorsqu’on actionne la pompe pour le service, il y a d’abord une quantité d’air qui est envoyée sans pour autant que cela n’empêche le compteur de tourner et d’afficher le nombre de litres commandés à la fin de la manipulation ». La célébration de la Journée de la Métrologie vendredi à Yaoundé sur le thème « Mesures et lumière » a permis de mettre le doigt dans la plaie. A cet effet, le représentant du ministre du Commerce, David Tsegui a invité les commerçants et représentants de nombreuses sociétés à soumettre leurs instruments de mesure à la vérification des éléments du ministère du Commerce. La lumière, entendue comme l’électricité, était également à l’honneur vu que l’année 2015 a été déclarée année internationale de la lumière par les Nations unies.
