Le ministre de l’Environnement a promis de poursuivre la traque de ceux qui coupent abusivement les arbres, mettent les feux de brousse et utilisent les emballages plastiques interdits.
Le choix de l’Extrême-Nord pour abriter la célébration de la 21ème Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse se passe de tout commentaire. Située en pleine zone sahélienne et aux portes du désert, cette région subit de plein fouet les aléas climatiques. L’irrégularité et la mauvaise répartition des pluies due à une longue saison sèche qui dure 8 à 9 mois, avec des maxima de températures journalières pouvant atteindre 43 à 44°C compromettent sérieusement la productivité agricole. Ces facteurs auxquels se greffent d’autres pesanteurs, comme la menace des acridiens, des oiseaux granivores et des pachydermes accentuent l’insécurité alimentaire avec ses corollaires la dénutrition, la malnutrition et la pauvreté. Les actions anthropiques néfastes ne sont pas en reste : la destruction anarchique du couvert végétal pour la recherche du bois de chauffe, l’utilisation des emballages plastiques interdits et les feux de brousse constituent des fléaux qui contribuent à la dégradation des sols et partant à la réduction de la production alimentaire.
En lançant hier à Maroua les activités de l’édition 2015 de la Journée mondiale de la désertification et de la sécheresse, le ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (Minepded) a rappelé les mesures avant-gardistes prises par le gouvernement pour barrer la voie au désert et assurer la sauvegarde de l’environnement. Depuis 2008, la relance de l’opération Sahel vert a permis de restaurer 500 000 ha de sols à travers des reboisements dans la région de l’Extrême-Nord. La distribution des milliers de foyers améliorés aux populations a permis de freiner le phénomène de coupe abusive des arbres. La création de 35 réserves forestières dans la région et le transfert des moyens aux collectivités territoriales décentralisées ont permis de responsabiliser les populations à la base, quant à l’impérieuse nécessité de sauvegarder leur environnement.
Dans la foulée de cette célébration qui se concentre sur le thème « l’objectif d’une sécurité alimentaire pour tous à travers des systèmes alimentaires durables », Pierre Hele qu’accompagnait le gouverneur Midjiyawa Bakari, a effectué une séance d’investissement humain au lycée classique de Salak, à 15km de Maroua. 500 plants sur une superficie de 2 ha ont été à l’occasion mis sous la terre. Occasion pour le Minepdep de rappeler aux auteurs des feux de brousse, aux utilisateurs des emballages plastiques non biodégradables et à ceux qui coupent les arbres l’illégalité et la dangerosité de leurs actes. Ces comportements, souligne-t-il, « sont de véritables fléaux qui accélèrent le phénomène d’érosion, dégradent le couvert végétal et appauvrissent les sols et compromettent la sécurité alimentaire ». Pour le Minepded il est clair que « ces délinquants sont responsables de nos malheurs ».
