Le drame est survenu hier matin à N’Djamena, à la suite de l’explosion d’un kamikaze, au moment où la police tentait de l’interpeller.

Deux semaines après le double attentat terroriste qui a fait, selon un bilan actualisé, 38 morts et plus de cent blessés à N’Djamena, le Tchad est à nouveau sous le choc. L’explosion d’un kamikaze survenue tôt hier matin dans un quartier de N’Djamena a fait onze morts, dont cinq policiers, six terroristes et l’informateur de la police. Le drame est survenu alors que la police menait une vaste opération d’arrestation d’islamistes dans la capitale tchadienne. A l’occasion, une importante  quantité d’engins explosifs, notamment des ceintures d’explosifs semblables à celles utilisées par les terroristes le lundi, 15 juin dernier lors de l’attaque de l’école nationale de police et du commissariat central de N’Djamena a été saisie. De source policière, l’unité de déminage appelée en renfort a pu mettre la main sur huit têtes d’obus et des sacs d’explosifs. «C’est une véritable usine de fabrication d’engins explosifs que nous avons démantelée», a confié cette source.

Dans leur perquisition, les enquêteurs ont également saisi les téléphones portables appartenant aux islamistes et ont pu remonter le réseau qui a conduit au démantèlement d’une «cellule terroriste» composée de membres issus de diverses nationalités. D’après Alghassim Khamis, procureur de la République, «il y a eu pour le moment 60 personnes interpellées, ressortissants du Cameroun, du Nigeria, du Mali et du Tchad. L’un des kamikazes est déjà clairement identifié. Il s’agit de Issa Oumar, alias Issa Toulou.» «Les débris des kamikazes ont permis de déterminer que les terroristes ont porté des gilets explosifs spécialement constitués de tissu noir», a précisé le procureur. Ce dernier indiquera, par ailleurs, que ces fragments ont été confiés au FBI pour analyse et traitement dans un laboratoire spécialisé.

Des sources proches de l’enquête précisent que les personnes interpellées présentent différents profils. L’arrestation des artisans, commerçants et simples aventuriers qui faisaient partie de cette cellule a permis d’être davantage édifié sur le matériel utilisé. « Il a été établi que les fragments collectés sur les lieux des attentats sont identiques et que la conception des engins mortels est aussi la même», a ajouté Alghassim Khamis. Avant de faire savoir que les enquêtes se poursuivent, afin d’appréhender les principaux responsables nommément identifiés.