Une quinzaine de personnes ont trouvé la mort et 80 autres blessées lors de l’attentat-suicide survenu samedi dernier dans la capitale.
Quarante-huit heures après l’attentat-suicide qui l’a frappée, N’Djamena reste encore sous le choc. La capitale tchadienne a une nouvelle fois été la cible d’une attaque terroriste. Un homme déguisé en femme s’est fait exploser samedi dernier au marché central. Selon un premier bilan provisoire donné par la police, cet attentat a fait au moins 15 morts et 80 blessés dont quatre dans un état critique. Le kamikaze a lui-même péri dans l’explosion. Sur les lieux du drame, des témoins rapportent que des morceaux de chair humaine baignaient dans du sang. Pris de panique, commerçants et badauds ont déserté les lieux. «J’ai vu des gens tomber. Un des débris est même passé au-dessus de ma tête. Un survivant est passé devant moi en courant avec des débris de chair sur le dos. J’ai dû le rattraper et le calmer», témoigne un riverain. «J’ai vu des cadavres qui jonchaient le champ, des femmes», décrit un autre témoin. D’après le Centre américain de surveillance des sites islamistes, Boko Haram a revendiqué l'attentat sur Twitter.
De source policière, le terroriste qui avait un visage dissimulé dans un voile intégral, «a voulu infiltrer le marché. Il a été intercepté par les gendarmes, qui lui ont demandé de se démasquer. C'est à ce moment qu'il a déclenché sa ceinture d'explosifs». Dans l’urgence, les autorités tchadiennes ont fait boucler le marché central de N’Djamena par les forces de sécurité. A la police, l’on reste convaincu de ce que cet attentat confirme une fois de plus que l’interdiction du port du voile intégral est une mesure salutaire pour tous et doit être respectée plus que jamais par toute la population. «Désormais, toute personne qui refuse de se soumettre à la loi sera automatiquement arrêtée et traduite devant la justice. Les forces de sécurité ont été instruites par le gouvernement pour faire appliquer à la lettre toutes les décisions prises par le comité ad hoc de crise», a déclaré Paul Manga, porte-parole de la police tchadienne. En moins d’un mois, la capitale tchadienne est ainsi frappée en plein cœur par quatre attentats.
A une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, un autre attentat a avorté quelques heures plus tard. Deux hommes à moto interceptent un berger pour demander la route. L’un d’eux explose avec sa charge et blesse le berger et quelques moutons. De source policière, le compagnon du kamikaze a été arrêté et conduit à N’Djamena où il devrait subir un interrogatoire devant permettre d’en savoir un peu plus sur leur destination et leur objectif.
