Jusqu’à la dernière minute, le suspense aura donc prévalu. Mais fort heureusement  comme le dit le célèbre adage « tout est bien qui finit bien ». Ainsi après plus de douze ans d’âpres négociations, 17 jours de discussions sans relâche,

le groupe des 5+1 (Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et l’Allemagne) et l’Iran ont finalement trouvé un accord sur le programme nucléaire de Téhéran. La substance de l’accord étant de garantir que le programme nucléaire iranien ne peut avoir de débouchés militaires, en échange d’une levée des sanctions économiques internationales qui pèsent sur la République islamique. Cet accord marque un tournant historique  dans les relations de Téhéran avec les pays occidentaux, qui soupçonnent l’Iran d’avoir utilisé son programme nucléaire civil comme couverture pour chercher à développer son savoir-faire en matière d’armement atomique. Les enjeux des négociations étaient importants compte tenu du poids idéologique de la République islamique dans la région, impliquée dans plusieurs conflits au Moyen-Orient (Irak, Syrie, Yémen) et à son soutien à des organisations considérées comme terroristes  par les Etats-Unis, notamment le Hezbollah libanais. Or, on sait que depuis la guerre Iran-Irak  (1980-1988), l’Iran a investi massivement dans son programme visant à développer une industrie nationale de défense. Et l’armée d’élite du régime, les Gardiens de la Révolution islamique, a développé une gamme de missiles basée sur des modèles produits par d’autres pays, en particulier la Russie et la Corée du Nord. De ce fait, l’Iran possède aujourd’hui l’arsenal de missiles le plus important et le plus diversifié de la région même si pour l’heure, Téhéran n’a pas encore la capacité de produire des ogives nucléaires  adaptées pouvant être montées sur ses missiles. L’éventualité d’une suprématie militaire de la République islamique dans la région est, par conséquent, réelle.

Pourtant, les  retombées diplomatiques de cet accord sont potentiellement nombreuses. Le compromis de Vienne pourrait constituer le premier pas vers une normalisation des relations entre l’Iran et les Etats-Unis, rompues en 1980 après la prise d’otages à l’ambassade américaine à Téhéran. Et par là même amorcer une coopération plus ouverte entre l’Occident et Téhéran sur les crises en Syrie et en Irak. Ce qui pourrait déboucher sur une action concertée et plus efficace contre la menace mondiale que constitue aujourd’hui l’avènement de cet Etat islamique sans frontières qui propage le terrorisme à tout vent. Avant d’en arriver là, il faut encore continuer à saluer la signature de l’Accord de Vienne qui, à n’en point douter, est une grande victoire de la diplomatie multilatérale et internationale.