1200 tonnes de denrées alimentaires sont en train d’être distribuées aux populations sinistrées.

La fête de fin de ramadan aura un éclat particulier dans certaines localités du Logone- et- Chari, du Mayo-Sava et du Mayo-Tsanaga. Les populations de ces trois départements viennent de recevoir,  pour la deuxième fois, le don spécial alimentaire du chef de l’Etat dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire. Le don réceptionné mercredi dernier par le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord a été immédiatement dispatché dans les trois départements où les menaces de famine sont plus accentuées à cause de plusieurs facteurs exogènes. Midjiyawa Bakari a instruit les trois préfets de procéder immédiatement à la distribution de ladite aide. « Nous avons reçu des instructions fermes pour que ce don parvienne aux bénéficiaires avant la fin du jeûne de ramadan », précise Midjiyawa Bakari, avant d’ajouter : « nous savons que cette période de soudure est particulièrement dure pour les populations des zones concernées ».

Selon le délégué régional de l’Agriculture et du Développement rural de l’Extrême-Nord, Abakachi, cet appui présidentiel comporte 1200 tonnes de céréales réparties de la manière suivante : 500 tonnes de  farine de maïs, 400 tonnes de maïs grains et 300 tonnes de riz. Plus de quarante camions ont été affrétés pour l’acheminement de ces denrées alimentaires partout où besoin sera.

La phase 1 de la distribution de l’aide du chef de l’Etat aux populations sinistrées de l’Extrême-Nord avait été lancée en mars dernier par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Essimi Menye avait alors indiqué que cette action de générosité du président de la République allait s’étaler dans le temps pour alléger les souffrances des populations des départements sus-cités. Dans ces unités administratives frontalières au Nigeria, l'insécurité transfrontalière marquée par des attaques et des atrocités de la secte terroriste Boko Haram basée au Nigeria ont aggravé l'insécurité alimentaire dans la région de l'Extrême-Nord. L'exode massif des populations, abandonnant biens et maisons, a installé des milliers de personnes dans une précarité alimentaire. On estime à plus de 140 000 ménages qui sont affectés par les atrocités de cette organisation terroriste. Dans les villes intérieures, des familles d’accueil ont épuisé leurs réserves de vivres pour nourrir leurs hôtes. De même, l'arrivée dans la région de plusieurs milliers de réfugies nigérians a provoqué une forte pression sur les ressources. Déjà qu'en temps normal, les aléas climatiques constituent une menace grave pour les productions agricoles de la région. A la fin de la campagne agricole 2014, les responsables locaux du MINADER ont relevé un déficit céréalier de 132 000 tonnes alors que les besoins alimentaires de la région sont estimés à plus de 770 000 tonnes. Cette situation de détresse a ainsi  touché la sensibilité du chef de l’Etat qui s’est montré proactif.