Malgré les efforts déployés pour harmoniser leurs visions, le président de la République de Guinée, Alpha Condé, et le leader de l’opposition guinéenne, Celou Dalein Diallo, n’ont toujours pas pu convenir d’une solution consensuelle pour sortir le pays de l’impasse politique qui perdure.
En réalité, les deux parties demeurent campées sur leurs positions. Le chef de l’Etat n’a pas inversé le calendrier électoral comme le souhaitait l’opposition. Alpha Condé a plutôt réaffirmé que l’élection présidentielle se tiendra en octobre prochain à l’échéance fixée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) excluant ainsi l’organisation des élections locales avant le scrutin présidentiel. L’opposition tenait à ce que les élections locales aient lieu avant la présidentielle car depuis 2005 aucun scrutin local n’a eu lieu. Certaines mairies ont été remplacées par des délégations spéciales désignées par le gouvernement.
Outre l’inversion du calendrier électoral qu’elle n’a pas pu obtenir, l’opposition estime que le fichier électoral est tripatouillé. Ce fichier ne peut donc pas garantir l’équité de l’élection présidentielle selon Celou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Le leader de l’opposition souhaite donc le toilettage complet du fichier électoral pour participer à la prochaine présidentielle .Au niveau des communes, il propose la mise sur pied des délégations spéciales sur la base des résultats des dernières législatives pour que chaque parti puisse être représenté en fonction du score réalisé lors de ces élections. Rien ne dit que ces suggestions obtiendront un écho favorable auprès du gouvernement. Il n’est pas non plus établi que le dialogue est définitivement rompu entre le camp présidentiel et l’opposition même si le premier ne saurait être contraint de satisfaire toutes les exigences du second compte tenu de sa propre lecture politique . Celou Dalein Diallo a beau multiplier des revendications et se prévaloir de la distinction de leader de l’opposition, celle-ci n’est malheureusement pas unie à l’approche de la présidentielle, même si le président de l’UFDG a pu s’allier à l’ancien chef de la junte militaire, la capitaine Moussa Dadis Camara, dans la course à la magistrature suprême. Toujours est-il que le défi d’une élection présidentielle crédible et apaisée le 11 octobre prochain est loin d’être relevé. Mohamed Ibn Chambas, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest, avait récemment insisté sur l’urgence d’un compromis dans ce sens. L’espoir demeure permis.