Depuis la semaine dernière, l’on enregistre plusieurs morts et d’importants dégâts matériels dans la capitale guinéenne.

C’est un déluge qui s’abat depuis une semaine sur Conakry. Les pluies torrentielles qui tombent sur la capitale guinéenne depuis le 24 juillet dernier ont déjà entraîné la mort d’au moins quatre personnes et causé d’importants dégâts matériels. Au secteur Tombo 1, zone régulièrement inondée située dans la presqu’île de Kaloum, les habitations sont totalement englouties sous les eaux. Curieusement, ce secteur abrite la direction nationale de la protection civile dont l’action est de plus en plus critiquée. Même si le colonel Cécé Haba, directeur régional de ce service dément ces allégations et rejette la responsabilité sur les riverains. «Tous les canaux d’évacuation des eaux de ruissellement sont bouchés par les populations qui y déversent des ordures. Kaloum est entourée par la mer. Les caniveaux servent à évacuer les eaux. Les populations en ont fait des dépotoirs et voilà les conséquences», se  defend-t-il. «En cette période d’Ebola, on hésite à intervenir quand nous ne sommes pas avec la Croix rouge, habilitée à gérer les corps», ajoute-t-il. Dans d’autres quartiers de Conakry, le cri de détresse des sinistrés est général. La population a presque déménagé des maisons envahies par les eaux pour vivre à la belle étoile. «Nous souffrons beaucoup. Nous appelons les autorités à nous venir en aide», lance Mme Keita, une habitante de Conakry.

Mais, les autorités disent être confrontées à un manque criard de moyens adéquats pour surmonter la situation. «On a besoin de motopompes et de vide-caves pour évacuer les eaux dans les concessions», déplore le colonel Cécé Haba. A la direction nationale de la Météorologie, l’on pointe plutôt un doigt accusateur sur la forte pluviométrie que connaît la capitale guinéenne. «Conakry est l’une des capitales les plus pluvieuses du monde et fait partie des foyers orageux les plus intenses», commente Mamadou Lamine Bah, directeur national de la Météorologie. «Au total, il a été recueilli en 72h à la station météorologique de l’aéroport de Conakry 450 mm (450 litres par mètre carré), selon le bulletin-météo publié lundi. Soit la quantité de pluies habituellement enregistrée les 11 derniers jours du mois de juillet», ajoute-t-il. Hier en matinée, des sources signalaient le ciel de Conakry toujours nuageux.