Loin d’être réglé, le phénomène de l’immigration clandestine prend désormais des formes insidieuses. Dans la nuit de lundi à mardi dernier, l’intrusion la plus massive jamais produite dans la zone de l’Eurotunnel a eu lieu .Plus de 2000 migrants l’ont envahie. Certains ont essayé de rejoindre l’Angleterre en s’accrochant aux navettes en marche. D’autres ont accédé au tunnel sous la manche par un trou de clôture, près de Calais en France. Au même moment, 600 personnes ont été sauvées aux larges des côtes libyennes en tentant d’accéder en Italie, à bord d’un bateau de fortune.
Ces tentatives effrénées de s’introduire en terre promise trouvent en partie leurs origines au sein de l’environnement dans lequel évoluent de nombreux migrants. Il suffit de s’en tenir au seul cas des migrants syriens pour noter que l’Organisation des Nations unies(ONU) a récemment estimé que le conflit qui dévaste leur pays depuis quatre ans a déjà entraîné le déplacement de 7,6 millions de personnes. Ces déplacés se retrouvent dans les pays voisins de la Syrie mais également en Europe. Ceux d’entre eux qui n’ont pas les moyens de se construire une vie meilleure errent dans les grandes villes en espérant une vie meilleure.
Différentes mesures ont été prises pour contrôler les flux des migrants. Y compris les opérations militaires contre les embarcations transportant ceux-ci de même que l’application des quotas. Ces mesures ont parfois montré leurs limites dans certains cas, lorsqu’elles n’ont pas été ignorées dans d’autres cas. Toujours est-il que le phénomène de l’immigration clandestine perdure et accable particulièrement certaines organisations internationales. A telle enseigne que le Programme alimentaire mondial a décidé de réduire l’aide accordée aux réfugiés syriens exilés en Jordanie et au Liban parce qu’il manque 80% des financements nécessaires pour couvrir ses charges jusqu’en septembre. Divers pays d’accueil ne sont pas non plus épargnés par la pression des migrants. Au point où les autorités françaises ont procédé, depuis le mois de juin, à une série d’évacuations des campements des migrants installés à Paris. Selon la préfecture de Paris et de l’île de France, un millier de migrants a reçu une proposition d’hébergement d’urgence. Pendant ce temps, les autorités britanniques s’apprêtent à durcir leurs lois en matière d’immigration et annoncent de nouveaux investissements ainsi que la mise en place de nouvelles mesures de sécurité pour faire face aux migrations clandestines. La portée de ces mesures est certes appréciable. Il faudrait encore souhaiter qu’elles s’intègrent dans le cadre d’une solidarité internationale qui implique d’autres pays et des organisations internationales.