René Emmanuel Sadi a instruit, entre autres, l’application des lois nouvellement promulguées.

Les gouverneurs des dix régions du Cameroun, en conclave à Yaoundé, la semaine dernière, se sont séparés vendredi avec une instruction ferme de leur hiérarchie : maintenir la vigilance et la veille quotidiennes. René Emmanuel Sadi, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), a prescrit la continuité du service public malgré les conditions sécuritaires difficiles. Le ministre a encouragé ses collaborateurs à veiller sur les projets de développement engagés à travers le pays. Pour que leur impulsion soit plus marquée sur la gestion territoriale, les gouverneurs ont été édifiés sur plusieurs sujets. Leur pouvoir de sanction a été rappelé après la mise en place des conseils régionaux de discipline. Ce renforcement de pouvoir a pour but de permettre une reprise en main des agents publics par les chefs d’unités administratives.

Les gouverneurs repartent mieux édifiés aussi sur la sauvegarde des aires protégées au Cameroun. Certaines subissent des abus tels que le braconnage, l’orpaillage clandestin, les coupes illégales de bois, la pollution des cours d’eau, l’attribution fantaisiste des titres fonciers sur des domaines protégés, etc.  La lutte contre les terroristes  ne devrait pas détourner l’attention sur ces sujets tout aussi importants, a recommandé le Minadt. Aussi a-t-il recommandé la mise en valeur de ces espaces économiques en vue de créer les emplois. Au cours de leur conférence à Yaoundé, les gouverneurs ont échangé avec le ministre des Forêts et de la Faune sur les enjeux de ce secteur. Mais sur le terrain, certains sont confrontés à des situations aberrantes  comme la juxtaposition, sur le même espace, des titres miniers, forestiers et agro-industriels, sources de conflits.

Autre problème difficile que gère le commandement territorial : les structures de jeux. Un secteur de ruse où la tendance est à la tricherie et à l’opacité. A la faveur de la loi N° 2015/12 du 18 juillet 2015 fixant le régime des jeux, les gouverneurs ont désormais un moyen de reprendre la situation en main. Ce texte propose de solutions à l’insuffisance des contrôles et  l’exposition aux mineurs. André Mama Fouda, le ministre de la Santé publique a exhorté les gouverneurs de région à veiller sur l’interdiction du Tramadol. Ce médicament, a-t-il précisé, agit directement sur le système nerveux et on pense qu’il est utilisé pour instrumentaliser les auteurs d’attentats perpétrés par Boko Haram.  Les gouverneurs ont l’habitude de lutter sur plusieurs fronts. Et la patrie leur reste reconnaissante. Trois gouverneurs sont repartis de Yaoundé avec les récompenses de la République. Au titre du 20 mai 2015, Bernard Okalia Bilaï du Sud-Ouest, Samuel Ivaha Diboua de l’Est, Jean  Abaté Edi’i du Nord ont respectivement reçu les médailles de « dignité de grand officier », « commandeur de l’ordre national de la valeur »  et d’«officier de l’ordre national de la valeur ».