Le président égyptien rencontrait lundi dernier la délégation de journalistes d’une quinzaine de pays du continent.

Environ 70 minutes. C’est le temps qu’aura duré la rencontre entre le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi et la trentaine de journalistes venue d’une quinzaine de pays du continent lundi dernier au palais présidentiel au Caire. Une rencontre au cours de laquelle le numéro un égyptien n’aura éludé aucune question vis-à-vis de ses interlocuteurs. Même pas la question des droits de l’homme, présentée par certains comme très délicate ici. Le chef de l’Etat égyptien a d’entrée de jeu salué cet échange qui intervient quelques jours seulement après l’inauguration du 2e canal de Suez. « Ce qui a attiré l’attention, c’est que nos frères africains étaient présents » a remarqué le président al-Sissi. « C’est un retour de l’Egypte vers ses frères africains. Nous sommes un pays de l’Afrique et nous le serons toujours. Nous avons l’intention d’évoluer avec nos frères africains pour faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés » a relevé le chef de l’Etat égyptien pour justifier la nouvelle politique de son pays, depuis son accession au pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle de mai 2014. Une nouvelle vision dans laquelle l’Agence égyptienne pour le partenariat et le développement (AEPD) aura un rôle important à jouer, selon le chef de l’Etat égyptien.

Au rang des principales préoccupations intérieures à son pays, Abdel Fattah al-Sissi a indiqué que des élections législatives seront organisées avant la fin de l’année en cours. Une échéance qui permettra de « compléter la feuille de route que les forces nationales nous ont proposées » a-t-il souligné. Autre volet abordé, la lutte contre le terrorisme. « Ce phénomène exige un effort collectif et une stratégie complète qui intègre tous les pays » a fait savoir le président égyptien qui a réaffirmé sa volonté de coopérer avec tous les pays du continent qui le désirent en la matière pour éradiquer ce mal. Mais pour lui, la victoire ne devrait pas qu’être militaire. Ainsi, comme c’est le cas dans son pays et comme dans les autres pays qui sont la proie d’intégristes religieux, le volet culturel est assez important, car il s’agit de présenter le côté positif de l’islam. Abdel Fattah al-Sissi a relevé que les axes de la coopération entre l’Egypte et les autres pays du continent vont se situer dans le domaine de la santé et de l’éducation. Le président égyptien semble pour le premier volet accorder une place importante à la protection infantile, avec la lutte contre le cancer des enfants. Pour cela, son pays devrait accroître sa coopération avec la formation des médecins dans ce domaine. Abordant la question des droits de l’homme, le chef de l’Etat égyptien s’est interrogé : « face à des gens qui n’ont pour seule argument que la violence, que faut-il faire ? Que fait-on du droit à la vie de la majorité des personnes qui ne demandent qu’à vivre en paix ? » Toutefois, il a tenu à souligner que son pays œuvre autant que possible pour la réalisation d’un équilibre entre les droits de l’homme et la sécurité. Il a tenu à souligner le rôle important qu’ont à jouer les médias dans cette bataille.