La tension monte de nouveau entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Dans un communiqué publié hier, l’armée sud-coréenne promet de faire payer au voisin nord-coréen un prix sévère et proportionné par rapport à sa récente provocation.
Le 4 août dernier, l’armée nord-coréenne a suscité l’explosion des mines antipersonnel dans la zone démilitarisée qui s’étale sur deux kilomètres de part et d’autre de la frontière entre les deux Corées. Deux soldats sud-coréens ont été blessés au cours de cet incident grave. L’un a été amputé de deux jambes et l’autre a perdu une jambe. S’il est certain que l’armée sud-coréenne va trouver la riposte idoine pour laver ce nouvel affront, on ne peut s’empêcher de remarquer que les Etats rivaux de Corée du Nord et Corée du Sud manquent rarement des occasions pour se causer des torts l’un l’autre. La dernière attaque directe d’envergure du voisin d’en face contre la Corée du Sud date de décembre 2010. La Corée du Nord avait alors bombardé l’île sud –coréenne de Yeonpyeong en réponse à un exercice militaire de Séoul près de la frontière maritime disputée entre les deux pays deux soldats sud-coréens et deux civils avaient été tués. La Corée du Sud avait riposté en bombardant les positions nord-coréennes faisant ainsi craindre le début d’une guerre à grande échelle. Il y a d’ailleurs lieu de relever que le lancement des exercices militaires annuels conjoints américano-sud coréens qui figurent parmi les plus importants du monde provoque toujours une réaction énergique du voisin nord-coréen. Ce fut encore le cas le 2 mars dernier lorsque la Corée du Nord a répliqué en déclenchant ses propres exercices militaires. Il est évident que le bruit des armes dans la péninsule coréenne n’est pas gratuit.
Il reste cependant que le recours permanent aux moyens militaires, de la part des deux voisins, rappelle le triste souvenir de la pénible guerre du Corée (1950-1953) qui a pris fin avec un cessez-le-feu et abouti à la division de la péninsule coréenne entre la Corée du Nord de tendance socialiste et la Corée du Sud à vocation capitaliste. Au fil des années, cette différence idéologique se confirme comme un pont infranchissable pour les deux Etats qui ne sont pas convaincus de la nécessité de se rapprocher pour ouvrir une nouvelle page de leur histoire. Quand bien même, les deux voisins songeraient à se rapprocher, il faudra compter avec la caution de leurs puissants et inconditionnels alliés que sont la Chine pour la Corée du Nord et les Etats –Unis d’Amérique pour la Corée du Sud. Ce qui est loin d’être garanti.