Le limogeage du chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) se présente comme la fin de la récréation dans les effectifs des forces onusiennes infiltrées par quelques soldats nuisibles.
Par leurs comportements ignobles, ces militaires nocifs ont voulu revêtir la force onusienne des attributs indignes d’une force de maintien de la paix et incompatibles avec la mission rassurante de l’Organisation des Nations unies. Ces comportements abjects sont malheureusement récurrents ainsi que le montre l’enquête ouverte sur des accusations de viol d’une fillette ainsi que l’homicide d’un adolescent de 16 ans et de son père commis par des casques bleus au cours d’une opération armée menée à Bangui, la capitale centrafricaine , les 2 et 3 août derniers. Ces cas d’indiscipline notoire sont apparus comme des dérapages de trop dans cette République centrafricaine (RCA) où les forces onusiennes n’ont pas besoin de s’offrir en spectacle mais plutôt d’assurer le maintien de l’ordre et la paix avec bravoure, discrétion, efficacité et professionnalisme.
Le limogeage du général et diplomate sénégalais, Babacar Gaye n’est donc pas surprenant. Il engage la responsabilité du chef de la mission onusienne en Centrafrique. Mais c’est davantage les brebis galeuses ayant commis ces actes répréhensibles qui devront être châtiées avec la dernière énergie dès lors quelles auront été démantelées par l’enquête en cours. Cette enquête est si déterminante qu’elle fait suite à plusieurs cas similaires de viol ou de meurtre mettant notamment en cause des casques bleus marocains et burundais. En décidant de limoger son représentant en RCA, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-Moon, émet donc un signal fort. Ce signal montre que l’ONU ne peut pas s’accommoder des scandales, quel que soit le lieu. Puisqu’elle a vocation à ramener la paix et la sérénité partout où besoin est, lorsqu’elles sont ébranlées.
Il faut également apprécier le sens des responsabilités de l’ONU qui a décidé d’ouvrir une enquête indépendante sur une autre affaire relative à des allégations d’abus sexuels commis par 14 militaires français de l’opération « Sangaris » sur des enfants entre décembre 2013 et juin 2014. L’organisation mondiale souhaite savoir comment ses services ont géré cette affaire au moment où la France qui a initié l’opération « Sangaris » enquête également.