Cette mesure des Nations unies vise à préserver cette localité du nord du pays en proie à d’affrontements meurtriers entre groupes armés.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a décidé de placer, depuis mardi, une zone de sécurité de 20 km autour de la ville de Kidal dans le nord du pays. Cette décision intervient au lendemain d’un week-end particulièrement sanglant, après de violents affrontements entre le Groupe d’auto-défense touareg Imghad et alliés (GATIA), progouvernemental, et les combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Deux mouvements faisant partie des signataires des Accords de paix d’Alger. Les combats ont eu lieu vers Touzik et Amassine, et sur l'axe Tabankort-Anéfis, deux localités situées près de Kidal. Cette décision onusienne a été prise dans le but de «parer à toute éventualité d'une extension des combats qui pourraient affecter la population». La MINUSMA a d’ailleurs prévenu qu’en cas de violation de cette disposition, elle «agira en conséquence conformément à son mandat ». En clair, tout mouvement à l'intérieur de cette zone de sécurité sera considéré comme constituant un danger imminent pour la sécurité de la population de cette localité. Autrement dit, il est interdit à tout groupe armé de pénétrer dans cette zone.
Jusqu’ici, aucun bilan officiel n’est encore disponible. Mais, les chiffres diffèrent d’une source à l’autre. D’après Fahad Ag Almahmoud, un responsable du GATIA, son mouvement a fait quinze morts dont des chefs militaires et une dizaine de prisonniers dans le camp adverse. Il déclare que ses hommes ont également saisi sept pick-up, deux véhicules blindés, d’importantes quantités d’armes et minutions, et pris le contrôle d’Anéfis, localité située à environ 120 km de Kidal. De son côté, la CMA a confirmé les combats, sans évoquer un bilan, mais a promis de publier un communiqué ultérieurement. Des témoins parlent de vingt morts dans les rangs de la CMA, six véhicules détruits, un véhicule pris et deux blindés abandonnés.
Dans un communiqué, les Etats-Unis ont invité les deux camps «à relâcher les prisonniers et à se conformer» à l'accord de paix conclu à Alger, visant à établir une paix durable dans le nord du Mali.
