Le nouveau plan censé ramener la paix en Syrie risque de ne pas être le dernier. Certes, cette initiative se situe dans le prolongement du communiqué de Genève relatif au règlement politique du conflit syrien. Certes aussi, cette nouvelle proposition a été presque approuvée par les 15 Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU, à l’exception du Venezuela et donc à l’unanimité des membres permanents dudit conseil, y compris la Russie, principal allié du gouvernement syrien. La mise en œuvre de ce plan suscite cependant des doutes de la part du régime du président syrien, Bachar el-Assad, et de l’opposition syrienne. C’est peut-être la raison pour laquelle les deux camps rivaux ont accueilli le plan émanant de l’émissaire de l’ONU en Syrie, Staffan de Mistura, avec une certaine méfiance.
La nouvelle initiative de paix, supposée être concrétisée à partir du mois de septembre prochain, s’appuie principalement sur un processus politique mené par la Syrie « vers une transition politique qui rejoint les aspirations légitimes du peuple syrien. » Notamment avec l’établissement d’un corps dirigeant de transition inclusif avec les pleins pouvoirs, sans mention du président de la République, Bachar el-Assad. Le concepteur du nouveau plan estime que le corps dirigeant de la transition devrait être formé sur la base d’un consentement mutuel tout en assurant la continuité du fonctionnement des institutions républicaines. Le corps dirigeant de la transition pourrait s’appuyer sur quatre commissions chargées de la sécurité et la protection, le contre-terrorisme, les questions politiques et légales ainsi que la reconstruction. L’opposant Haytam Mannaa qui a participé aux consultations menées par l’émissaire onusien affirme que la sélection des personnes qualifiées dans les deux camps pour former les commissions a déjà commencé. Toujours est-il que la mise en œuvre de ce nouveau plan ne se fera pas sans difficultés. Pour une raison simple : Bachar el-Assad, qui estime qu’il doit sa légitimité à un vote populaire, pense qu’il est combattu par des « terroristes » qui veulent le renverser. Il ne peut donc pas dialoguer avec ces « terroristes ».Il en est de même pour ses partisans. Pour leur part, les rebelles regroupés sous la bannière du Conseil national syrien(CNS) et de l’Armée syrienne libre(ASL) estiment que Bachar el-Assad a perdu toute légitimité. Si le nouveau plan de paix réussit à rassembler les personnalités des deux camps antagonistes, ce serait un grand pas sur la voie de la paix. Il se présentera alors comme une lueur d’espoir pour la Syrie.