De violents affrontements entre miliciens chrétiens anti-balaka et les musulmans à Bambari ont fait une dizaine de morts, jeudi et vendredi derniers.
Les tensions intercommunautaires ont resurgi ces derniers jours, en Centrafrique.
La ville de Bambari dans le centre du pays a été jeudi et vendredi derniers, le théâtre de violents affrontements entre miliciens chrétiens anti-balaka et les musulmans. Selon de nombreux témoignages rapportés par des médias, ces incidents ont fait une dizaine de morts et de nombreux blessés. Cette nouvelle escalade serait partie de la décapitation d'un jeune musulman arrêté jeudi par des miliciens anti-balaka. Et en représailles, d’autres jeunes musulmans s’en sont pris à des populations chrétiennes. Selon des témoignages recueillis auprès des populations de Bambari, les jeunes musulmans impliqués dans ces incidents ne sont pas des ex-rebelles de la Séléka. Quoi qu’il en soit, le bilan des derniers incidents est important et un humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge a également été poignardé alors qu'il allait récupérer des victimes. Par ailleurs, plusieurs volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine ont été passés à tabac.
A la suite de ces événements, la réaction du gouvernement centrafricain ou de la mission de l'Onu en Centrafrique (Minusca) a tardé à arriver. Et les populations non-musulmanes ont manifesté vendredi à Bambari pour exprimer leur mécontentement. Les manifestants qui ont érigé des barricades dans les rues réclamaient l’arrestation du chef rebelle Ali Ndaras des ex- Séléka, qui serait l’instigateur des représailles contre les populations chrétiennes. En effet, l'ex-coalition rebelle Séléka chassée du pouvoir en janvier 2014, a fait de Bambari son état-major. Et régulièrement la ville est secouée par des tensions intercommunautaires. Mais, l’insécurité qui resurgit à Bambari agace les populations dans la mesure où la ville est sous le contrôle des casques bleus venus de la République démocratique du Congo (RDC) et de la gendarmerie nationale. D’où la manifestation des habitants de vendredi dernier pour exprimer leur mécontentement aux casques bleus et au gouvernement centrafricain, qui ne les protègeraient pas assez. D’une façon générale, en dehors de la capitale centrafricaine Bangui, où règne un calme relatif depuis des mois, à l’intérieur du pays, plusieurs zones restent à la merci des groupes armés et des malfrats de toutes sortes, en dehors de tout contrôle de l'administration centrale et des forces internationales.
