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Dossier de la Rédaction

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«Dans le public, nous faisons beaucoup de social»

Anne Marie Francine Ndok, délégué régional des Enseignements secondaires pour le Centre.

Malgré les recrutements d’enseignants effectués par l’Etat chaque année, l’on constate qu’il y a toujours des disparités dans leur dispatching entre les zones urbaines et rurales.  Comment expliquez-vous cette situation ?

Lorsque le ministère des Enseignements secondaires reçoit des enseignants venant des écoles normales, il met à la disposition de chacune des 10 régions cette nouvelle cuvée qu’on appelle généralement des enseignants en cours d’intégration (ECI). Pour répondre à la demande, dans la région du Centre, des établissements sont créés chaque année. C’était le cas par exemple cette année. Du coup, le nombre d’enseignants n’est pas suffisant.

300 enseignants en moyenne sont mis à la disposition de la région du Centre. Et il y a aussi le phénomène des femmes mariées qui doivent rejoindre leurs époux dans le cadre du regroupement familial. Ceci crée de sérieux problèmes au niveau des enseignants en zone urbaine. Ce qui fait que les établissements des zones reculées ont un manque criard d’enseignants. Qu’à cela ne tienne, nous essayons dans la mesure de nos possibilités de mettre quelques enseignants à la disposition des établissements en zones reculées.

Le déséquilibre entre le nombre d’établissements et d’enseignants est assez considérable, mais nous faisons des efforts pour que tous  ces établissements créés aient au moins un enseignant formé.

L’abandon de postes dans les zones rurales par certains enseignants est couvert par la corruption et la complicité de certaines autorités compétentes. Pourquoi ces enseignants ne sont-ils pas sanctionnés ?

Lorsque les cas de complicité avérée sont signalés à notre niveau, nous les répercutons immédiatement à la haute hiérarchie. Le problème de corruption est délicat, car si nous n’avons pas un dossier qui nous prouve que nous avons affaire à un cas de complicité, il est difficile d’impliquer la hiérarchie et de demander qu’on sanctionne un enseignant.

Généralement, au niveau de la région, nous nous reposons sur nos collaborateurs déployés sur le terrain. Ce sont des délégués départementaux ou des chefs d’établissement. Chacun d’eux doit faire son travail, jouer son rôle. Ceci afin que nous ayons des éléments de preuves solides pour pouvoir sanctionner ces cas-là. Et lorsque nous les avons, nous saisissons directement l’autorité administrative locale qui à son tour saisit le ministre pour demander la suspension de salaires de ces enseignants déserteurs.

Au cours de nos réunions de coordination, nous évoquons ces faits-là, et rappelons aux chefs d’établissements leur rôle crucial pour la détection de ces cas de désertion. Lundi d’ailleurs, lors de la cérémonie de lancement de la rentrée scolaire au lycée Général Leclerc, le ministre l’a répété à chaque maillon de la chaine.

Le phénomène des salles de classe pléthoriques persiste, notamment à Yaoundé. Comment combattez-vous cette situation défavorable à l’excellence ?

C’est justement pour résorber ce phénomène d’effectif pléthorique que cette année le Minesec a créé trois CES à Yaoundé : à Mendong, à Febe Village et à Emana Village. Ils sont déjà ouverts. Le ministère, depuis quelque temps, fait des efforts  pour créer des établissements en zones rurales mais voisines de Yaoundé, parce que tout le monde veut venir à Yaoundé.

Cela permet de désengorger les lycées qui ont plein d’élèves. Effectivement, le phénomène d’effectif pléthorique peut avoir des effets néfastes sur le travail des élèves, sur l’excellence. Il n’en demeure pas moins vrai que les établissements confessionnels ont toujours la première place dans le classement de l’office du Baccalauréat, les établissements confessionnels de la région du centre en l’occurrence : Jean Tabi, Vogt et autres. Parce que dans ces établissements, il y a une discipline que nous essayons d’inculquer aux chefs d’établissement du public.

Car même si certains établissements confessionnels ont déjà des effectifs qui dépassent 60 élèves par classe, ils ont des résultats. Et puis j’avoue que dans les établissements publics, on fait beaucoup de social. Nous avons des cas d’enfants handicapés, ou nés de parents indigents qu’on ne peut pas facilement mettre à la porte. Maintenant, on a des cas d’enfants refugiés que la hiérarchie nous demande d’intégrer. Tous ce que nous demandons à nos chefs d’établissement, c’est de faire des efforts pour mettre la discipline.

Un texte fixant le nombre d’élèves à 60 par classe existe pourtant. Pensez-vous qu’il sera respecté un jour ?

Oui bien sûr. Le problème c’est que le Centre ne se limite pas seulement à Yaoundé. Il a dix départements. Il y a des établissements en zone rurale dans certains départements comme le Nyong-Ekelle où il y n’a aucun élève, parce que la population n’est pas grande. Même à Yaoundé, on a des établissements comme le lycée d’Afanoyo’o où il n’y a pas assez d’élèves. Des lycées comme celui de Nkolondom n’a pas non plus d’effectifs pléthoriques, car  les parents lui préfèrent des noms prestigieux comme le lycée Général Leclerc.

Or dans le même arrondissement, on a Afanoyo’o qui n’a pas assez d’élèves. Il y a plein d’autres établissements. Bon faudrait-il que systématiquement qu’on demande à chaque parent d’inscrire son enfant là où il n’y a pas assez d’élèves ? Ce qu’on demande aux chefs d’établissement, c’est que lorsqu’ils atteignent un certain nombre d’élèves, qu’ils arrêtent et qu’ils les orientent dans d’autres lycées de l’arrondissement qui n’en ont pas assez. Pour le moment, nous ne pouvons pas chasser ces enfants, parce qu’ils sont aussi des Camerounais.

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