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Dossier de la Rédaction

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Effectifs pléthoriques à l'école, attention, on étouffe !

Nombre d’établissements font encore face à un excédent d’élèves dans les salles de classe, même si des efforts considérables pour le réduire sont faits par les responsables.


« Mes classes sont bondées d’élèves. Les enseignants n’arrivent plus à s’en sortir. » Cette confession vous l’entendrez difficilement de la bouche d’un responsable d’établissement. C’est assez décevant d’admettre que le lycée ou l’école primaire que l’on dirige est un enfer pour les professionnels de l’éducation et les apprenants qui y fréquentent, même si l’implacable réalité délie les langues. Tsanga Bessala, proviseur du Lycée de Kakataré Maroua dans l’Extrême-Nord, est un habitué du phénomène. Aujourd’hui encore, il fait face à la surcharge dans les salles de classe. Le lycée qu’il coiffe, créé en 2005, compte un effectif de plus de 2100 élèves. Il avance plusieurs raisons pour expliquer cette situation : « Nous sommes dans une zone d’éducation prioritaire, et il y a une forte demande. Le contexte sécuritaire de la région fait que de nombreux élèves quittent les villages touchés par le terrorisme pour venir ici à Maroua. Même si cette ville est également frappée, ils s’y sentent plus en sécurité car ils sont en zone urbaine. »

Cet enseignant de longue date parle également de la pauvreté des parents qui fuient les établissements privés trop chers pour leur bourse, et se réfugient dans les établissements publics. « Sans oublier les pressions administratives de nos patrons, mais aussi des élites religieuses et politiques, qui nous contraignent d’ajouter des élèves sur les listes quand nous avons déjà bouclé les recrutements », ajoute-t-il. Il avoue, le surplus d’élèves dans les salles de classe ne date pas d’hier. « En 1991, j’ai fait mon stage à Yaoundé, au lycée d’Elig-Essono. J’avais 137 élèves dans ma classe de 1ère A Espagnole. Et plus récemment, entre 2012-2013, j’ai tenu une classe de Terminale de plus de 100 élèves au lycée bilingue d’Essos », se souvient-il. David Moudjio, parent d’élève vivant à Yaoundé, essuie les plaintes de son fils, tous les soirs. « Cette année, je l’ai retiré de cette école, parce qu’il se plaignait que ses camarades copient sur lui, puisqu’ils étaient quatre sur un banc », regrette-t-il. Quant à une enseignante ayant requis l’anonymat, elle déplore le fait qu’elle croule sous les corrections d’une classe de 102 élèves au CMII, quand elle devrait en avoir la moitié.

C’est une évidence, certaines classes croulent sous le poids des élèves. L’Etat, à travers les ministères en charge de l’éducation a pris des mesures. Marie Mvondo née Ngo Bidjoka, proviseur du Lycée technique d’Ebolowa, dans le Sud, dit ne plus vivre ce problème d’effectif pléthorique, depuis qu’elle a appliqué le système de commission permanente de recrutement dans son établissement. « Le personnel dirigeant du lycée se réunit pour déterminer le nombre de places à pourvoir, et nous nous en tenons à cela. Quand le quota est atteint (60 élèves par classe pour le premier cycle, et 40 pour le second), nous ne recrutons plus », affirme-t-elle. Tsanga Bessala, le proviseur du lycée de Kakataré, se soumet tant bien que mal à un des principes de l’Initiative à résultats rapides (IRR), visant à réduire les élèves au fur et à mesure qu’on avance vers la Terminale. « Nous ne voulons plus surpasser les 70 élèves par classe », souhaite-t-il. Une opération qui demande la bonne volonté de tous.   

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