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Dossier de la Rédaction

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Guinée-Bissau : instabilité inquiétante

Le président bissau-guinéen, José Mario Vaz a limogé mercredi dernier le gouvernement formé en juillet 2014 par son Premier ministre, Domingos Simões Pereira. Au risque de replonger la Guinée-Bissau dans l’impasse. La crise couvait depuis plusieurs semaines entre le président et son Premier ministre tous deux issus du puissant Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Mais le 6 août, la tension est montée d’un cran lorsque le PM a annoncé lui-même que le chef de l’Etat avait l’intention de le destituer. Dans les jours qui ont suivi, des tentatives de médiation ont été entreprises. Aux côtés de son homologue guinéen Alpha Condé, le président sénégalais Macky Sall a convié José Mario Vaz à Dakar pour déminer le terrain. Le Conseil d’État bissau-guinéen s’est également efforcé de dénouer la crise. Cinq jours de tractations qui n’auront finalement rien changé : José Mario Vaz campe sur ses positions malgré la forte opposition interne et internationale.

 Au-delà des querelles de personnes, le régime semi-présidentiel conduit à intervalles réguliers le président et le Premier ministre à se marcher sur les pieds.  Ce bicéphalisme n’a pourtant jamais été réformé. Le président Vaz doit désormais désigner un nouveau Premier ministre, lequel lui soumettra la composition de son gouvernement. Le successeur de Pereira  devra ensuite obtenir le vote de confiance de l’Assemblée nationale populaire lors de la présentation de son programme de politique générale. Si les députés devaient lui refuser à deux reprises ce vote de confiance, le nouveau Premier ministre se retrouverait contraint de présenter sa démission. Un scénario ouvrant la voie à une dissolution de l’Assemblée par le président de la République. C’est la principale crainte. Dans un pays où coups d’État et violences politiques se succèdent depuis 35 ans, le clash entre le président et son Premier ministre porte en germes un risque de crise profonde qui renverrait la Guinée-Bissau à ses vieux démons. Les récentes tensions  devaient dégénérer en conflit entre le président et les députés, se dessinerait en effet le scénario du pire. À savoir, une dissolution de l’Assemblée qui impliquerait l’organisation de nouvelles législatives – théoriquement dans les trois mois. Une perspective que nul ne souhaite voir, un an seulement après les élections à hauts risques de 2014, plusieurs fois reportées. Le positionnement de l’armée en cas de crise institutionnelle suscite également des inquiétudes. Car en Guinée-Bissau, les militaires ont une fâcheuse tendance à interférer avec la conduite des affaires publiques, comme ils l’ont montré en avril 2012 en interrompant par les armes le processus électoral.


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