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Dossier de la Rédaction

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Le prof, l’expatrié et l’immeuble de la Régifercam

Un bien dans la liquidation de l’ex-compagnie ferroviaire oppose violemment des locataires.

Obligés de se serrer dans le box des accusés, les quatre personnes que jugeait le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo ce jeudi 10 septembre 2015 en procédure de citation directe portent mutuellement devant la cour les griefs au rayon des motifs. D’un côté : Gabriel Essouma, qui se présente comme enseignant d’université et son épouse, Brigitte Ndzié. De l’autre : Gérard Lambert, expatrié français qui ajoute aussi à sa présentation les qualités de chef d’entreprise et universitaire et Jeanine Nsengue Njine, sa compagne d’après les dires du couple en face.

M. Lambert et Mme Nsengue ouvrent le bal des charges. Le premier se plaint d’avoir été séquestré par Gabriel Essouma à la suite d’un différend lié à l’occupation d’un appartement dans un immeuble de la Régifercam, la compagnie ferroviaire nationale en liquidation depuis 1999. Le 2 décembre 2011, après un courant de correspondances conflictuelles adressées à l’occupant, M. Essouma aurait fermé la barrière qui mène à l’habitation. Une manière de mettre la pression et de récupérer un logement qui lui appartiendrait suite à un contrat avec la liquidation.

Après ce dimanche-là donc, l’affaire a tourné au vinaigre. L’épouse Essouma aurait crêpé le chignon à Jeanine Nsengue tandis que son mari violentait la jeune femme. Les époux s’en défendent malgré des photographies tendant à prouver le contraire. La preuve d’après M. Essouma : « C’est Lambert qui a lui-même ouvert le portail après la discussion que nous avons eue avec les voisins pour l’obliger à se discipliner en utilisant sa clef alors qu’il la laissait ouverte aux voleurs ». Un témoin de l’accusation assure d’ailleurs, qu’appelé pour venir aider les « séquestrés à sortir », il a trouvé les esprits calmés et le portail accessible.

Personne n’a donc été blessé ? M. Essouma se plaint pourtant d’une morsure à la main. M. Lambert d’avoir été saisi par les cheveux et jeté au sol. Le certificat médical et l’ordonnance que le premier a versés au dossier datent de plusieurs semaines après les faits, observe Mme Nsengue. Pareillement, aucune des parties ne reconnaît avoir menacé l’autre. M. Lambert notamment qui dément avoir promis de punir son adversaire via un procureur de ses connaissances. Le juge note régulièrement les dénégations jusqu’à ce que l’on parle d’injures. Si Gabriel Essouma a traité l’expatrié de « pauvre type qui ne peut payer ses loyers », c’est parce qu’il avait fait pareil. L’intéressé ne confirme pas du tout. Le seul point d’accord entre les deux est que les loyers ne sont pas payés depuis lors.

Pour Gérard Lambert, dès que le conflit sur la propriété du bien sera réglé, il paiera tout ce qu’il doit. Mais en face, on s’impatiente. Il reste que le supposé propriétaire est indéterminé ou défunt ! L’avocat du sieur Lambert défiant même l’adversaire de produire un acte de propriété et d’engager une procédure d’expulsion. Un nid d’embrouilles d’autant plus remarquable que la maisonnée Essouma qui loge désormais dans un deux pièces en matériaux provisoires à côté de l’appartement querellé, y était d’abord installé, avant l’arrivée de Gérard Lambert. Le 8 octobre prochain le procureur présentera ses réquisitions et les avocats leurs plaidoiries.

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