L’Organisation des Nations unies relance le processus de paix au sein du plus jeune Etat du monde. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, convie le président de la République du Soudan du Sud, Salva Kiir, et le chef rebelle, Riek Machar, à prendre part à l’Assemblée générale de cette organisation prévue à la fin de ce mois de septembre pour s’assurer notamment que le huitième accord de paix conclu récemment est effectivement respecté .
Aussi curieux que cela puisse paraître, les belligérants assurent que l’accord de paix signé le 17 août dernier par le chef rebelle et dix jours plus tard par le chef de l’Etat reste en vigueur. Paradoxalement, les deux parties s’accusent mutuellement de violer le même accord. Au cours de cette semaine, le porte-parole de l’armée loyaliste, Plipp Aguer, a affirmé que les rebelles ont attaqué des positions gouvernementales autour de Malakal, la capitale de la région pétrolière du Haut-Nil. Les troupes loyalistes ont, toutefois, repoussé l’assaut des rebelles. Auparavant, les rebelles ont accusé le gouvernement de Juba d’avoir rompu la trêve, 48 heures après la signature du nouveau cessez-le-feu, en lançant des troupes loyalistes contre leurs positions. Aucune personne morale engagée dans ce processus de paix n’ignorait que le nouvel accord de paix ne serait pas aisément mis en œuvre. Ni l’Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l’Est(IGAD), médiatrice dans cette crise. Ni l’ONU sous l’égide de laquelle le nouvel accord a été signé. C’est pour cette raison que la communauté internationale avait brandi la menace des sanctions ciblées contre les belligérants si ceux-ci n’arrivaient pas à se convaincre de la nécessité d’enterrer la hache de guerre. Les bruits des armes qui ont été enregistrés après la signature du huitième accord de paix ont prouvé que les principaux protagonistes tiennent à certaines de leurs réserves et revendications. De même, ceux-ci n’ont pas encore renoncé aux combats malgré les atrocités et les massacres ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts.
Pour autant, l’ONU ne baisse pas les bras. Dans son inlassable quête de paix, l’organisation mondiale invite, de nouveau, Salva Kiir et Riek Machar autour de la table de négociations pour s’assurer que les réserves et les revendications qui perturbent la mise en œuvre du nouveau cessez-le-feu peuvent être contournées ou levées au profit de la réconciliation nationale et la paix au Soudan du Sud.