La commissaire divisionnaire est devenue le 21 septembre dernier, la première femme à prendre les commandes de cette délicate direction à la Sûreté nationale.

Au premier abord, elle se veut très sympathique, presque familière et même sensible et c’est sans protocole qu’elle accueille ses visiteurs dans le bureau qu’elle occupe encore à la délégation régionale de la Sûreté nationale du Centre à Yaoundé. Ses collaborateurs lui donnent du « La mère ». Le merveilleux tailleur de couleur rose bonbon qu’elle arbore dans son bureau et la coiffure qui va avec, lorsqu’elle reçoit l’équipe de CT mercredi dernier, ne laissent rien transparaître d’une « flic » racée. Apparence trompeuse de celle qui est désormais le nouveau directeur de la Sécurité publique du Cameroun à la délégation générale à la Sûreté nationale. « Ne vous fiez pas à cette image. C’est une policière pure et dure » nous dira d’ailleurs plus tard l’un de ses collaborateurs. Portée à cette haute fonction par décret présidentiel mardi dernier, le commissaire divisionnaire Ewu Ngeme née Akenji Jeannette Ngum est la première femme à occuper cette fonction au sein de la police camerounaise. Comme elle fut la seule femme admise à l’Ecole nationale supérieure de police de Yaoundé par concours direct en janvier 1986.

La native de Bamenda, où elle a vu le jour, dans le village Nkwe le 10 août 1961 a depuis lors fait du chemin. Au rang des postes occupés par celle qui a accédé au grade de commissaire divisionnaire en 2009, on peut citer ceux de chef de service de l’Instruction au Centre d’instruction et d’application de la police de Mutengene de 1987 à 1997. Puis commissaire à l’Emi-Immigration de la ville de Buea de 1997 à 2000. De 2005 à 2011, celle qui est mariée au divisionnaire David Ewu Ngeme, inspecteur général à la Sûreté nationale est adjoint au délégué régional de la Sûreté nationale du Sud-Ouest à Buea. Les trois années suivantes, elle occupe les fonctions de directeur adjoint des renseignements généraux. En 2014, cette mère de trois garçons, qui tient à dire toute sa reconnaissance au chef de l’Etat, chef suprême des forces de police à travers le délégué général à la Sûreté nationale, « pour la très haute marque de confiance » est affectée à la délégation régionale de la Sûreté nationale du Centre. C’est un visage familier des participants à la parade militaire au Boulevard du 20 mai, puisqu’elle a été à plusieurs reprises commandant des troupes de la Sûreté nationale, qui est nommée le 21 septembre dernier à la tête de la très sensible direction de la Sécurité publique de la délégation générale à la Sûreté nationale. « Je prie le Dieu tout-puissant de me donner l’outillage nécessaire afin d’accomplir efficacement la tâche qui m’est confiée », lâche-t-elle simplement.