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Dossier de la Rédaction

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Sécurité alimentaire : au-delà de l’aide

Pour la deuxième année consécutive, la région de l’Extrême-Nord est en proie à l’insécurité alimentaire, provoquée par les effets conjugués de la menace terroriste Boko Haram dans les trois départements frontaliers (Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga, Logone et Chari) à l’Etat de Borno au Nigeria et de la faible pluviométrie enregistrée dans certains bassins de production de trois autres départements (Mayo-Danay, Mayo-Kani et Diamaré). Selon des données disponibles, le déficit céréalier était de plus de 130 000 tonnes en 2014. Et les prévisions de récolte de la campagne agricole 2015 ne sont guère reluisantes. Le délégué régional de l’Agriculture et du Développement rural de l’Extrême-Nord, Abakachi, a révélé la semaine dernière que le déficit céréalier est estimé à plus de 200 000 tonnes en 2015. Soit une hausse de 70 000 tonnes. Cet ingénieur agro-économiste rapporte également que les populations locales ne prennent plus qu’un seul repas par jour au lieu de trois d’ordinaire.

Les causes de cette insécurité alimentaire sont connues et ne devraient surprendre personne. Elles sont d’origine sécuritaire. Depuis bientôt deux ans, la région de l’Extrême-Nord qui partage une longue frontière de 400 kilomètres avec l’Etat de Borno au Nigeria, fait face aux assauts répétés des terroristes de Boko Haram, qui ont leur base à Maiduguri. Les populations ont déserté certaines localités du Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga, Logone-et-Chari, en abandonnant des terres arables qu’elles exploitaient. Ces déplacés sont actuellement recasés bien loin de leur milieu naturel et ne peuvent plus mener les activités agricoles auxquelles ils s’adonnaient auparavant.  Et les facteurs écologiques rajoutent à la précarité alimentaire de cette région. Les précipitations se font rares et imprévisibles. Les perturbations d’ordre climatique affectent des écosystèmes déjà fragiles, au point que personne ne maîtrise les saisons. Le Mayo-Danay et le Mayo-Kani, par exemple, ont connu une longue période de sécheresse qui a perturbé l’activité agricole.

Face à cette situation plus que préoccupante, le gouvernement entend parer au plus pressé, en mettant en place le Comité de supervision de la gestion des menaces de crise alimentaire dans la région de l’Extrême-Nord. Les membres de ce comité se sont d’ailleurs retrouvés le 11 septembre dernier à Yaoundé autour du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Essimi Menye, qui a présidé les travaux, pour faire le point sur la situation actuelle dans cette région vulnérable. Le gouvernement de la République a donc logiquement orienté sa réponse vers la distribution de l’aide alimentaire aux populations ainsi exposées aux affres de la famine. On en apprend que cette opération de distribution d’aide est satisfaisante, malgré les difficultés liées à l’état des routes impraticables, par endroits, en cette saison des pluies. Mais, des dispositions ont été prises pour acheminer ces aides dans les zones où les besoins sont réels, surtout en cette période dite de soudure. En un mot comme en mille, les populations vulnérables de l’Extrême-Nord se nourrissent grâce à l’appui spécial du chef de l’Etat qui a déjà été distribué, par deux fois, en mars et en mai 2015. D’autres donateurs ont également fait parler leur générosité à l’endroit de cette région.   

Au-delà de cette aide multiforme destinée aux populations vulnérables de l’Extrême-Nord et sans vouloir remettre en question la solidarité agissante, d’ailleurs très applaudie des deux mains par la communauté nationale, il faut s’orienter, en outre, vers des solutions durables. Il est urgent de trouver une réponse structurelle. Il faut encourager des solutions endogènes qui valoriseront, par exemple, certaines parcelles de production qui ne l’étaient pas jusque-là. Le Cameroun dispose des terres fertiles sur l’étendue du territoire, pour toutes sortes de cultures. Il faut maximiser l’énorme potentiel agricole du pays. L’on gagnerait à mettre en valeur d’importantes superficies d’exploitation agricole dans les régions du Nord et de l’Adamaoua où le climat permet de produire les mêmes denrées alimentaires que celles cultivées et consommées dans la région de l’Extrême-Nord. L’on pourrait ainsi préserver les habitudes alimentaires auxquelles les habitants de cette partie du pays tiennent absolument.

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