Le 25 octobre prochain est loin d’être une date ordinaire en Tanzanie. Et pour cause ! Ce pays de l’Afrique de l’Est organise ce jour-là des élections générales.
Si de chaudes empoignades sont annoncées aux scrutins législatifs et locaux, la présidentielle suscite davantage de convoitises. Le principal enjeu de cette élection est la poursuite de la domination politique du parti au pouvoir, le Chama cha mapinduzi(CCM) notamment à travers la victoire de son candidat John Magufuli ou alors la perte de ce monopole par le biais de la défaite du porte-étendard du CCM puisque l’actuel chef d’Etat , Jakaya Kikwete, qui achève son second mandat à la tête de l’Etat, ne se représente pas conformément à la constitution . Certes, six candidats sont en course pour la présidentielle. Toutefois, deux candidats émergent du lot à savoir John Magufuli , candidat du CCM , parti au pouvoir, et Edward Lowasa, candidat des principaux partis d’opposition regroupés au sein de la coalition Ukawa , mais aussi ancien Premier ministre et transfuge du CCM qui en a claqué la porte après avoir été battu aux primaires par John Magufuli . Pour certains observateurs, le CCM est affaibli par des dissensions internes et des scandales de corruption. Ceux-là estiment que la coalition Ukawa , qui a opté pour la candidature d’Edward Lowasa, pourrait tirer son épingle du jeu face à John Magufuli . La coalition Ukawa est, en tout cas, persuadée que la conjoncture politique lui est favorable et que le changement peut être effectif à partir des scrutins du 25 octobre prochain.
Par contre, d’autres observateurs pensent que le CCM demeure le maître du jeu politique tanzanien et qu’il va le prouver à l’occasion des prochaines élections. L’enjeu de ces scrutins est tel que les positions se radicalisent dans les différents camps. Trois des principaux partis politiques ont formé des milices qui ont gagné en puissance, ces derniers mois. La campagne électorale, ayant commencé le 22 août, se déroule sur fond d’une tension notamment marquée par des incidents isolés, des arrestations arbitraires, mais aussi des déclarations embarrassantes destinées à ridiculiser ou à diffamer certains candidats. Ce climat malsain pourrait perdurer jusqu’au 24 octobre, date de la fin de cette campagne. Il est clair que la Tanzanie peut se passer de cette tension nuisible pour organiser un scrutin crédible et apaisé et donc se donner les moyens de consolider sa croissance économique qui se situe actuellement à 7 %.