Justine Aimée Ngounou a officiellement pris ses fonctions vendredi dernier au cours d’une audience solennelle.
Une cérémonie pas comme les autres, l’installation officielle de Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu comme procureur général près le Tribunal criminel spécial (TCS).
Vendredi dernier à la Cour d’appel du Centre, les usages dans la magistrature ont été respectés. Et c’est en cela que son installation officielle au poste de procureur général a été particulière. D’abord c’était une audience, dans une salle d’audience, avec une cour spéciale composée du président du tribunal, du greffier en chef, du procureur général et du public. Le corps judiciaire était dans sa tenue d’apparat. L’audience solennelle du TCS revêtait toute sa splendeur : tapis rouge, invités spéciaux, groupe de danse, youyous, etc.
A un peu plus de 11h, la Cour entre. Le représentant du Premier ministre, chef du gouvernement, ministre d’Etat, ministre de la Justice Garde des Sceaux et plusieurs autres membres du gouvernement sont là et constituent un parterre sélect où se trouvent des chefs traditionnels, des élus du peuple et une bonne frange de la famille de la magistrature.
Puis Yap Abdou, président du TCS ouvre la séance et donne la parole au procureur général pour ses réquisitions. Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu prend la parole en fait pour rappeler la lourde mission que lui confère sa nomination au poste de procureur général près le TCS dont la tâche est l’assainissement de la gestion à travers le jugement des personnes accusées d’atteinte à la fortune publique. « Ma nomination honore les femmes en général et celles de la magistrature en particulier. Elle reste une porte ouverte à d’autres hautes fonctions que les femmes mériteront par leur ardeur au travail », a-t-elle dit en substance dans ses réquisitions, avant de s’engager à mériter la confiance placée en elle par le président de la République. Une confiance renouvelée, à vrai dire. Car si Justine Aimée Tchokonthieu est la première femme à occuper le poste, elle fut également pionnière cinq ans plus tôt lorsqu’elle fut nommée première femme procureur général près la Cour d’appel du Nord à Garoua.
Lorsque Yap Abdou donne ensuite la parole au ministre d’Etat, ministre de la Justice Garde des sceaux pour délivrer sa communication, Laurent Esso rappelle le défi qui attend la promue. Elle remplace un magistrat, Nsoga Emile Zéphirin dont l’action au TCS pendant près de trois ans a contribué au rayonnement de l’institution. Le ministre d’Etat a invité la magistrate à faire mieux. Car pour lui, au-delà de la visibilité et de l’honneur que cette nomination apporte à la femme, c’est avant tout une magistrate qui va travailler. Et sa prescription, « Pour vous, le plus dur commence », revêt toute sa signification. Le plus dur ? Maîtriser les textes, rester digne et respecter la dignité des accusés, dire la loi, rien que la loi, sans crainte, ni faiblesse. Une démonstration de la compétence, en somme !
