Le point sur ce projet Tchad-Cameroun en cours à Yaoundé, à la faveur de la deuxième session du comité bilatéral de pilotage.
Il y a eu onze morts jeudi dernier sur le fleuve Logone. Une embarcation de fabrication artisanale, en provenance de la ville tchadienne de Bongor a chaviré, alors qu’elle s’approchait enfin de sa destination, Yagoua au Cameroun. Un incident de plus, une triste actualité qui était encore dans les esprits hier dans un hôtel de Yaoundé, où s’est ouverte la deuxième session du comité bilatéral de pilotage du projet de construction d’un pont sur le fleuve Logone, entre Yagoua au Cameroun et Bongor au Tchad. Occasion pour les deux parties (camerounaise et tchadienne), de dire qu’il faut accélérer les choses. Surtout que l’on constate un retard sur le chronogramme de réalisation de ce projet intégrateur. Car, en plus du pont, il est également question de faire des aménagements connexes (voie de raccordement, protection des berges du fleuve, poste unique frontalier, etc.).
Le groupement Egis International/Egis Cameroun, retenu pour la réalisation des études de faisabilité en vue de la construction du pont sur le Logone, a démarré sa prestation le 12 décembre 2014 pour une durée de onze mois. C’est dire qu’il devrait rendre sa copie le 12 novembre 2015. Hélas, « à ce jour, il est à peine à la moitié du travail et des avenants sont à prévoir », selon Gilbert Didier Edoa, secrétaire général du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), co-président du comité. Du coup, la rencontre de deux jours va essentiellement porter sur la validation de l’avant-projet sommaire, qui ouvrira la voie au démarrage de l’avant-projet détaillé. Et les deux parties espèrent malgré tout rattraper le retard accusé. « On fera le nécessaire pour que nos deux gouvernements puissent déjà commencer la recherche des financements pour le début des travaux de construction auprès des bailleurs de fonds internationaux », indique, pour sa part, Brahim Tahir Abderamane, secrétaire général adjoint du ministère des Infrastructures de transport et de l’Aviation civile, chef de la délégation tchadienne.
Estimées à 750 millions de F, les études de faisabilité du projet sont financées sur les BIP 2014 et 2015 des deux Etats voisins. Selon le calendrier prévisionnel de mise en œuvre, le rapport d’avant-projet détaillé et les dossiers d’appel d’offres pour les travaux et le contrôle sont attendus au premier trimestre 2016. Le pont en question devrait passer en décembre 2018. Objectifs escomptés : augmenter les volumes d’échanges commerciaux transfrontaliers et assurer la traversée du fleuve en tout temps et en toute sécurité…
