Les participants au séminaire sur la question ont partagé leurs expériences d’investigation sur la torture. L’espoir de la prohiber demeure.

La conférence internationale ouverte mercredi dernier sur la prévention et la prohibition de la torture a continué jeudi par un partage d’expériences d’investigations. Gilbert Sebihogo, le directeur exécutif du Réseau des institutions nationales africaines des droits de l’Homme souligne que la pratique de la torture remonte…à Mathusalem. Dans toute l’Afrique, la police, les forces de sécurité, les agents de renseignements sont les premiers indexés dans les actes de torture. Ils y ont recours pendant les enquêtes pour extorquer les aveux aux victimes. Les défenseurs des droits de l’Homme indexent les pouvoirs politiques qui répriment les opposants en leur infligeant des sévices physiques ou moraux. La torture est commise dans les conflits armés. Gilbert Sebihogo distingue aussi des tortures domestiques : les femmes et les enfants passés à tabac, le repassage des seins, la mutilation génitale. Les tortures en milieu professionnel sont relevées, le non-paiement des salaires dus, l’humiliation du personnel par des propos discourtois. Il y a eu des cas où les victimes sont déshabillées et exhibées. La destruction des biens, la non-assistance alimentaire ou sanitaire. Pire encore.

Quelques avancées permettent d’espérer des lendemains  meilleurs dans le respect de la dignité humaine. Parmi les grands succès, on cite la convention internationale contre la torture et les mécanismes créés par les protocoles rattachés à la convention. Des lignes directrices ont été élaborées et sont suivies par les pays. En Afrique, il y a la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, les comités pour la prévention de la torture en Afrique. Au niveau des pays, les organisations de lutte contre la torture aident les pays à améliorer les lois. Les défis demeurent le terrorisme, les migrations qui présentent d’autres visages hideux de la torture.