Sept candidats dont le président sortant sont en lice pour briguer la présidence du pays.
Ce lundi matin, les Ivoiriens ont le cœur et l’esprit délestés d’un lourd poids : ils ont pu voter pour ceux qui en avaient le droit. Et plutôt dans le calme. Les opérations électorales se sont en effet déroulées dans un bel esprit. Les échos en provenance de l’ensemble du pays le confirment. Pourtant, il y a quelques jours à peine, c’est l’appréhension et l’incertitude qui régnaient encore. Du reste, le pays a récemment soufflé le chaud et le froid. Le chaud avec une campagne électorale qui s’est souvent transformée en une grande fête populaire, grâce au déploiement du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition qui soutient le président sortant Alassane Dramane Ouattara. Ce bel enthousiasme a toutefois été régulièrement douché par la crainte d’un fort taux d’abstention. En effet, les Ivoiriens ont traîné les pas pour retirer leurs cartes électorales auprès de la Commission électorale indépendante (CEI). Et jusqu’au jour des élections, les principaux leaders politiques n’ont pas été avares en mots d’encouragement pour convier leurs concitoyens à aller voter.
Par ailleurs, dimanche la météo capricieuse d’Abidjan a bien failli jeter un nouveau coup de froid sur le processus électoral. Idem pour les ratés observés dans certains bureaux de vote, imputables aux agents de la CEI. Mais il en fallait plus pour décourager les Ivoiriens. « Nous sortons de chez nous pour leur accorder notre suffrage et il n’y a personne pour nous accueillir », tempêtait pourtant Brice Brou, architecte à Abidjan, dépité devant son bureau de vote à Aghien I. Mais au fil de la journée, dans les 10 communes d’Abidjan, les citoyens ont voté normalement. Certains se montrant particulièrement enthousiastes. « Je suis heureux de voter. Je tiens à démontrer par cet acte que mon pays est en paix. La Côte d’Ivoire est en marche », a laissé entendre Jean Boa Kissi, un cadre abidjanais dans son bureau de vote de Yopougon.
Plus de 6,3 millions d'électeurs sur 23 millions d'habitants devaient choisir le prochain président de la République. Dimanche, il n’y avait plus que sept personnalités à briguer les suffrages des Ivoiriens : Siméon Kouadio Konan, Kacou Gnangbo, Bertin Konan Kouadio, Henriette Adjoa Lagou, Jacqueline Claire Kouangoua, Pascal Affi N’Guessan et le président sortant Alassane Ouattara. Charles Konan-Banny, Amara Essy et Mamadou Koulibaly ont jeté l’éponge en chemin. Et pour garantir la bonne tenue du scrutin, de nouveaux moyens technologiques ont été déployés. Ainsi, dans chacun des 19 000 bureaux une tablette électronique contenant les données biométriques de chaque électeur était disponible. Les possibilités de fraude étaient ainsi réduites. Mais le système demeure perfectible « Il est déplorable de constater que malgré l’enjeu du scrutin que l’on constate certains flottements de la part de la CEI. », déplorait ainsi un observateur électoral de la Francophonie. La veille du scrutin, le patron des observateurs de la CEDEAO, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, quant à lui, s’était félicité de la conduite générale du processus. Il a réitéré ses impressions dimanche.
Au moment où nous mettions sous presse, les indications sur le taux de participation qui constituait le véritable enjeu du scrutin n’était pas disponible au niveau de la CEI. Mais la porte-parole de l’institution, Victoire Alley a toutefois laissé entendre que « les chiffres de la participation en début d’après-midi étaient satisfaisants.» Par ailleurs, les premières tendances sur le plan national de la consultation devraient être connues dès ce lundi. Et les résultats officiels suivront d’ici à demain selon la CEI. En attendant, les Ivoiriens vont reprendre leurs activités et s’en remettre à la providence pour que le calme règne dans le pays.
