Lentement mais sûrement, la Syrie s’achemine vers une sortie de crise. Entre la guerre totale encouragée par les extrémistes et le réalisme proposé par les observateurs les plus lucides face à un conflit qui semblait s’enliser, les grandes puissances semblent avoir opté pour la seconde voie afin d’offrir à ce pays une nouvelle chance de paix.
En réalité, la situation actuelle de la Syrie n’offre guère d’opportunité meilleure que celle de rechercher de nouvelles solutions de paix. 1/20e de la population syrienne a déjà été exterminé au cours de cette guerre, 1/5e de cette population est réfugié tandis que la durée de vie moyenne est désormais réduite à 20 ans .Qui plus est, la Syrie abrite les réseaux terroristes les plus cruels parmi lesquels ceux de l’Etat islamique (EI). On comprend donc aisément pourquoi le défi auquel est confrontée la communauté internationale en Syrie n’est rien moins qu’une course pour sortir de l’enfer. On comprend également pourquoi la Russie a jugé utile de convier l’Iran à la table des négociations qui s’ouvrent aujourd’hui à Vienne en Autriche. L’Iran est une puissance incontournable dans les régions du Proche et du Moyen-Orient au même titre que l’Arabie Saoudite même si les deux pays sont antagonistes. De même, l’Iran est le principal allié régional du régime syrien dans l’héroïque guerre qu’il mène contre l’EI. Personne ne pouvait donc continuer de prendre le risque d’ignorer l’Iran dans la recherche des solutions de paix en Syrie. Avant la réunion de Vienne, l’Iran avait déjà eu à inviter tous les pays susceptibles d’œuvrer pour la paix en Syrie, y compris l’Arabie saoudite, à s’assoir autour d’une table de négociations pour trouver des solutions justes et durables. L’initiative iranienne n’avait malheureusement pas prospéré. La réunion de la capitale autrichienne ouvre donc de nouvelles perspectives de paix en Syrie. Il est intéressant de relever qu’elle rassemble, pour la première fois, les États-Unis, la Russie, l’Iran , l’Arabie Saoudite et bien d’autres pays qui n’ont pas toujours eu la meilleure perception de la crise syrienne. Le risque d’enlisement du conflit pousse cependant ces pays à réviser leurs positions.
De ce point de vue, on peut estimer, à juste titre, avec les Américains que la rencontre de Vienne constitue l’opportunité la plus prometteuse pour une ouverture politique en Syrie et une meilleure chance de sauver ce pays ravagé par la guerre.