Les deux magistrats désignés doivent juger les suspects de la série d’explosions ayant causé la mort à une quarantaine de personnes le 10 octobre dernier à Baga Sola.
Le Tchad s’apprête à vivre un second procès contre le terrorisme dans les tout prochains jours.
Deux magistrats viennent d’être instruits à cet effet par la justice pour lancer une procédure judiciaire contre une dizaine de membres présumés de la nébuleuse terroriste Boko Haram, accusés d’être impliqués dans la série d’explosions qui a fait une quarantaine de morts le 10 octobre dernier à Baga Sola. De source judiciaire, plusieurs autres présumés terroristes ont été interpellés sur les rives du lac Tchad et devront être associés à cette procédure. Pour le moment, rien ne filtre sur l’identité des personnes mises en accusation et la date d’ouverture du procès. Mais, toujours est-il qu’au regard des éléments d’enquête dont disposent déjà les magistrats instruits, l’ouverture du procès ne saurait tarder.
Cette nouvelle procédure contre des présumés islamistes est la deuxième du genre en territoire tchadien. En août dernier, dix membres de cette secte avaient été jugés dans le cadre d’une session spéciale devant la Cour criminelle de N’Djamena, après le double attentat-suicide perpétré le 15 juin dernier et qui a fait 38 morts. Reconnus coupables au terme de deux jours de procès, ils ont été exécutés dans un lieu tenu secret quelques jours seulement après leur condamnation. Une condamnation intervenue quelques semaines après l’entrée en vigueur de la loi antiterroriste réintroduisant la peine de mort et prolongeant la durée maximale de la garde à vue pour des personnes accusées de terrorisme.
Cet ensemble de procès fait partie de la batterie de mesures prises par le président tchadien dans la lutte contre le terrorisme. En juillet dernier, Idriss Deby Itno avait promis à ses compatriotes de venir à bout de la menace avant 2016. «La guerre sera courte, elle va se terminer avant la fin de l'année et Boko Haram va disparaître avec la mise en place de la force mixte qui sera opérationnelle dans quelques jours», a-t-il lancé. En référence à l’opérationnalisation annoncée de la Force multinationale mixte, dotée de 8700 hommes.