Le lancement de la campagne électorale pour les élections générales du 29 novembre prochain annonce la fin de la Transition ouverte en octobre 2014 à la suite de la chute du régime de l’ancien président Blaise Compaoré .
Les partis politiques ont, de nouveau, la latitude de rivaliser d’adresse et de talent pour conquérir les électeurs sur la base des nouveaux programmes qui replaceront le Burkina-Faso sur la voie de l’émergence. Ce n’est pas un hasard si les candidats Roch Marc Christian Kaboré et Ablassé Ouedrago ont lancé, dès le premier jour de la campagne, leur caravane électorale à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, et que les autres candidats se positionnent à divers endroits du pays.
L’espoir suscité par la chute de l’ancien régime est tel que les Burkinabè se sont remobilisés autour d’un idéal démocratique et d’un sursaut patriotique qui ont pu balayer tous les vents contraires. Y compris ceux émanant de la tentative du coup d’Etat du 17 septembre dernier. Pour autant, au pays des hommes intègres, on sait que le combat est loin d’être terminé puisqu’il s’agit de bâtir une société plus libre et démocratique. Les élections générales se présentent donc comme un tournant essentiel qui permet de consolider la démocratie dans ce pays pour peu que la campagne électorale se tienne selon les règles de l’art et donne lieu à des élections libres, crédibles et transparentes. En principe, la démocratie burkinabè est parvenue au point où on peut présager que ces règles seront respectées au cours des prochaines élections. Si d’aventure, certains prenaient le risque de les violer, ils trouveraient sur leur chemin le légendaire Mouvement citoyen qui a lancé, à toutes fins utiles, la campagne : « Je vote et je reste. » Ils devraient également en découdre avec les autorités de Transition. Lesquelles tiennent à relever le défi d’organiser des élections claires, transparentes, dans la bonne foi, la confiance et la vigilance. C’est certainement pour cette raison que l’armée continue de veiller sur la sécurisation des frontières .Sans aucun doute, acteurs politiques, société civile, et populations burkinabè souhaitent que le mouvement enclenché en octobre 2014 se concrétise dans les urnes à travers l’élection des candidats susceptibles de traduire le changement en actes concrets.
Le gouvernement de Transition confirme ainsi l’option majeure réaffirmée le 25 septembre dernier lors du premier conseil ministériel post-coup d’Etat à savoir parachever le processus de transition issu de l’insurrection populaire qui avait chassé Blaise Compaoré du pouvoir.